CISSS de la Gaspésie: casse-tête de 30 M$

Un texte de NELSON SERGERIE – Le CISSS de la Gaspésie a proposé un budget de 566 millions de dollars pour l’exercice financier 2025-2026 amorcé le premier avril; un budget dit équilibré, mais avec un gros défi pour y parvenir.
Le président-directeur général, Martin Pelletier, indique que c’est un budget fermé.
« Dans les mesures qu’on a déposées, il y a une cible de restrictions budgétaires qui est de 30 millions, mais il y a une mesure à 20 millions qui concerne l’affranchissement de la main-d’œuvre indépendante qui sera difficile à atteindre. »
Il reste 10 millions de dollars à trouver : 1 million viendra de la fermeture de divers centres de prélèvement dans des sites loués comme celui de la Place Jacques-Cartier de Gaspé qui avait soulevé des critiques.
Cependant, les trois dans la Baie-des-Chaleurs resteront, car le CISSS n’a pas de disponibilités dans ses propres locaux.

Dans les autres mesures, le resserrement au niveau des heures travaillées devrait permettre d’économiser la somme attendue.
« Il y a des mesures de révision des équipes de travail au niveau clinique et administratif même si notre taux d’encadrement est très faible. Il y a des mesures qui prévoient des non-remplacements. Des postes affichés ne le seront pas. En fin de compte, il y aura moins d’heures travaillées dans la prochaine année pour aller chercher ces 10 millions en dehors de la main-d’œuvre indépendante », explique Martin Pelletier.
Urgences maintenues
Pas question de toucher aux urgences des CLSC 24/7 comme celles de Grande-Vallée, Murdochville et Paspébiac.
Même si le PDG est ferme sur cet aspect depuis l’automne dernier, des élus, particulièrement dans le secteur de l’Estran, demeurent inquiets, d’autant plus que des mobilisations sont fortes pour des urgences du même type à Trois-Pistoles ou Pohénégamook, au Bas-Saint-Laurent.
« On ne touche pas à ces urgences-là. Il n’y a pas un signal provincial de fermer les petites urgences. On a des spécificités qui font qu’on est plus isolés qu’ailleurs. Il est plus difficile de dire qu’on pourrait fermer ces urgences. Et quand on regarde une fermeture de nuit, un médecin vient souvent en dépannage pour 24 heures, réaffirme M. Pelletier. Le personnel qu’on sauverait la nuit et qui serait redéployé fait qu’on ne sauve pas réellement d’argent. Ça prendrait une fermeture totale pour économiser et il n’en est pas question. C’est une question d’accessibilité des soins sur notre grand territoire, ce qu’on s’évertue d’expliquer au siège social. »
Le débat pour faire reconnaitre les spécificités de la Gaspésie reste une lutte à finir.
« L’idée est d’avoir des services de base partout sur le territoire pour 80 000 personnes avec quatre réseaux locaux. Pour rendre ça performant, ce serait un hôpital pour 80 000 personnes. Il y a des endroits où on peut faire mieux et avec de nouvelles pratiques cliniques. On doit s’adapter à ça, mais il reste qu’il y a des services de base qui ont un coût pour maintenir le service », justifie M. Pelletier.
Les états financiers du CISSS de la Gaspésie devraient être publiés ultérieurement. D’autres nouvelles relatives à la santé sur ce lien.