En Gaspésie une première fois après 100 jours
Visite d'Amélie Dionne
Avec la collaboration de Jean-Philippe Thibault | À sa 100e journée comme ministre du Tourisme et ministre responsable de la Gaspésie, Amélie Dionne a profité de sa visite à Carleton-sur-Mer pour rencontrer la Table des préfets et faire des annonces en tourisme.
La principale intéressée était sur place pour annoncer une aide financière de 6,4 millions de dollars au Groupe Riôtel pour l’acquisition de l’Hostellerie Baie Bleue. Cette acquisition est toutefois connue depuis mai 2024. Amélie Dionne a aussi annoncé la reconduction de l’Entente de partenariat régional et de transformation numérique en tourisme (EPRTNT) pour les années 2025 à 2027.
Celle-ci a été questionnée sur cette première présence en 100 jours en Gaspésie, alors qu’elle en est la ministre responsable.
« Le rôle de ministre régional, c’est vraiment un rôle d’appui et d’accompagnement avec les députés en place. On a deux excellents députés ici en Gaspésie, Stéphane Ste-Croix et Catherine Blouin »
, note-t-elle.
Dans son bilan des 100 jours, Amélie Dionne a mis l’emphase sur son leadership de terrain, d’où les questions sur cette première présence dans la région. Avant l’annonce de jeudi, la ministre comptait à son agenda officiel 15 activités publiques au Bas-Saint-Laurent, contre aucune en Gaspésie.
« Je peux vous dire que j’ai fait 13 régions depuis mes 100 jours
», a-t-elle précise en point de presse.
Amélie Dionne a succédé le 10 septembre à Maïté Blanchette Vézina comme ministre responsable de la Gaspésie. Elle est aussi responsable du Bas-Saint-Laurent et des Îles-de-la-Madeleine.
Vers 2026
La ministre a profité de son passage pour demander à la Table des préfets de cibler des projets pour 2026 puisque le temps est compté avant l’élection d’octobre. « Ce sera plus efficace de mettre nos énergies sur les priorités. Je souhaite poser des actions concrètes et qu’on voit des résultats à très court terme », lance-t-elle.
Mobilité, transport, immigration et logements ont notamment été abordés. « L’industrie touristique ne peut pas se développer sans le transport. Je suis très sensible aux infrastructures. Il en a été question. »
La ministre ne veut cependant pas s’avancer sur les développements du dossier ferroviaire, ni se mouiller sur le retour du projet au prochain budget.
« On est en train d’analyser les opportunités d’affaires. Il faut être en mesure d’argumenter sur les futurs utilisateurs. Osisko a fait une sortie récemment pour dire qu’il souhaite utiliser le rail. Il faut prendre les opportunités et les mettre sur la table », poursuit la ministre.

(Photo Le Soir – Jean-Philippe Thibault)
Déjà connu
Le président de la Table des préfets, Mathieu Lapointe, note que les entreprises et les industriels veulent le rail jusqu’à Gaspé. Le fait est d’ailleurs bien connu. « Nous, on le sait. C’est un levier de développement majeur. On va fournir un argumentaire; de la documentation sur les impacts potentiels sur les entreprises actuelles et futures. On va faire la démonstration à la ministre qui pourra en parler au ministre des Transports. »
Rappelons que pour la réfection du tronçon ferroviaire entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé, une somme de 571 millions avait été annoncée en juin 2023. Les appels d’offres qui ont suivi ont cependant dépassé le budget de près de 200 millions.
« Il faut aussi voir à développer des façons de faire qui seront moins coûteuses. S’il y a un partage de risque avec le promoteur, ça permet de mieux contrôler les coûts », avance la ministre Dionne en hypothèse pour faire cheminer le dossier.
D’autres enjeux
Outre le rail, la Table des préfets a aussi souligné la coupure de 30 % du financement au transport en commun, ce qui impacte les services de la RéGÎM. Les aires protégées et la présence gouvernementale en région ont aussi été évoquées.
« Dans les dernières années, il y avait la promesse phare de 5000 postes en région par le gouvernement actuel. Avec les coupures dans la fonction publique, on a des préoccupations et on veut s’assurer que ces emplois en régions ne soient pas coupés », évoque Mathieu Lapointe.
Des syndicats ont de leur côté avancé que des postes étaient disparus dans la région dans la dernière année. « On est à colliger à savoir combien de personnes ont été coupées. Mais assurément, on en a eu. Il ne faudrait pas couper ces mêmes emplois transférés de Québec vers les régions », conclut le président de la Table des préfets.
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