Bilan du député : de gros défis à venir
Bilan de session de Stéphane Sainte-Croix
La bataille pour faire reconnaître les circonscriptions de Gaspé et de Bonaventure occupe beaucoup l’esprit du député Stéphane Sainte-Croix dans son bilan de session de l’automne à l’Assemblée nationale. Celles-ci qui disparaîtraient selon la nouvelle carte électorale proposée
La Commission de la représentation électorale (CRÉ) doit déposer son rapport final prochainement.
« S’il y a toujours proposition de fusion, notre gouvernement aura une décision à prendre sur la suite à donner », résume d’emblée le député de Gaspé.
Deux solutions seront possibles. D’une part, aller à la Cour suprême pour tenter de faire invalider la décision de la Cour d’appel, qui elle renversait la loi adoptée par l’Assemblée nationale pour mettre sur pause la refonte de la carte électorale. Ou d’autre part protéger les circonscriptions de la Gaspésie en leur donnant un statut d’exception – comme aux Îles-de-la-Madeleine – en l’inscrivant noir sur blanc dans la loi. Si c’est cette dernière option, la loi pourrait être adoptée en février.
« Lors du dépôt de la loi 59, le gouvernement et les oppositions s’étaient entendus pour créer un comité de travail et réfléchir aux dispositions futures pour régler le problème de la Gaspésie. Aujourd’hui, on parle de la Gaspésie. Demain, on va parler du Bas-Saint-Laurent, de l’Abitibi, de la Côte-Nord. Manifestement, ça porte préjudice aux régions du Québec. »

(Photo courtoisie – Jacques Poirier)
Le rail
Autre défi à mener : le rail. Si la portion entre Caplan et Port-Daniel–Gascons est maintenant restaurée, celle entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé a subi un recul. Québec a ramené à l’étude la réfection de ce tronçon en mars. Celle-ci est ainsi passée de la phase « en réalisation » à la phase « en planification ».
Le député attend les recommandations du comité pour voir quelles seront les options qui permettront de terminer ce troisième tronçon. « Considérant qu’on a avancé loin dans le dossier, il serait irresponsable de ne pas le terminer », se commet l’élu. Des travaux se font tout de même sur le tronçon avec 112 millions de réservés sur neuf chantiers.
« Ce sera un legs en Gaspésie et le futur nous donnera raison. On va prendre des décisions judicieuses. Je souhaite sincèrement qu’on ait des appels d’offres qui se situent dans les paramètres de nos évaluations. »

(Photo Le Soir – Jean-Philippe Thibault)
Éolien
L’artillerie lourde a été déployée cet été à Gaspé pour annoncer une entente tripartite qui pourrait mener au développement de 6000 mégawatts (MW) en éolien dans l’Est-du-Québec. Les investissements pourraient atteindre les 20 milliards en incluant la ligne de transport pour ramener l’énergie dans le réseau. Les sommes sont encore plus importantes à l’échelle provinciale.
« On a des investissements colossaux. On parle de 200 milliards sur les 10 prochaines années. Ça va arriver assurément sur l’ensemble du territoire et être potentiellement intéressant pour l’énergie éolienne. Au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie, avec l’entente historique que le premier ministre est venu annoncer en août, c’est quand même quelque chose dont je suis très fier », soutient le député.
Sur le contenu local, l’enjeu reste entier alors que l’usine de pales de Gaspé n’offre pas ses produits sur le marché domestique. « Ce n’est pas chose simple. Les joueurs choisissent leurs partenaires avec qui ils ont des affinités. On a ici à Gaspé une usine de pales qui a ses partenaires, ses projets, et qui n’a pas soumissionné. Les raisons leur appartiennent. »
« Est-ce que LM va être intéressé à se positionner dans le renouveau de l’industrie au Québec ? On le souhaite, ajoute Stéphane Sainte-Croix. Est-ce que LM va faire les efforts nécessaires pour adapter ses produits aux besoins des turbiniers ? C’est eux qui vont décider. On ne leur jettera pas le blâme. Ils ont leurs plans. »

(Photo Le Soir – Jean-Philippe Thibault)
Autres dossiers
L’innovation dans les pêches, le hub d’innovation de Grande-Rivière, le nouveau bâtiment de Nergica à Gaspé, le logement avec les annonces de lundi à Gaspé et en avancement à Sainte-Anne-des-Monts, le plus gros CPE au Québec en construction à Gaspé d’une capacité de 100 places sont les autres dossiers marquants notés par le député.
Par ailleurs, la réalisation du réseau d’aqueduc à La Martre, qui vivait depuis un quart de siècle avec de l’eau impropre à la consommation, fait aussi partie du bilan du député.
« Très heureux pour les gens de La Martre qui méritent de l’eau potable. Ça n’a pas toujours été facile comme dossier, car ils ont un contexte particulier au niveau autochtone. C’est maintenant derrière nous. »
Dernière session à venir
La finalité de la carte électorale retiendra évidemment l’attention à la session d’hiver qui sera la dernière avant l’élection de l’automne.
« On veut régler ce dossier au bénéfice des Gaspésiens. Je ne vous cacherai pas qu’on se dirige vers une élection référendaire. On commence à aiguiser nos patins », avance Stéphane Sainte-Croix faisant référence au fait que le Parti québécois a l’intention de faire un référendum si jamais le parti souverainiste était porté au pouvoir.
Le député a par ailleurs confiance en son chef pour mener les troupes caquistes au prochain scrutin. Face à une candidature dans Gaspé ou dans Gaspé-Bonaventure, le député attend de connaître la finalité du dossier, même s’il a le goût d’en découdre une seconde fois.
« J’ai une collègue dans Bonaventure qui aspire à demeurer en poste. On va régler les choses par étape. Réglons la carte. Ça nous permettra de savoir les suites à donner et de prendre une décision éclairée pour la suite des choses », conclut l’élu.
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