Les musées se réjouissent … en partie

Après avoir demandé 2,5 millions de dollars en octobre à Québec, les musées des régions excentrées dont celui de la Gaspésie ont obtenu une partie de la somme réclamée.

C’est ce qu’a annoncé vendredi le ministre de la Culture, Mathieu Lacombe. Même si les musées régionaux voient une partie de leur revendication comblée, la bataille est loin d’être gagnée.  

« C’est un pas dans la bonne direction, car il y a une bonification du financement pour les trois prochaines années, mais on n’est pas au montant demandé », indique le directeur général du Musée de la Gaspésie, Martin Roussy.

En bout de piste, les musées des régions excentrées ne reçoivent que la moitié de leur demande. Le 28 octobre, plusieurs directions générales avaient tenu une conférence de presse à l’Assemblée nationale pour réclamer 2,5 millions afin d’assurer la survie de 43 établissements.

« Ça va nous permettre de respirer, précise Martin Roussy. Cependant, si on veut que l’argent en place soit structurant et en plus, si on nous accorde le supplément lié à l’éloignement, il faut que ça se traduise dans le budget de 2026, car c’est là qu’il y a une confirmation et une pérennité des sous annoncés. Pour l’instant, on n’en a que pour trois ans. »

Aide variable

Pour le moment, les 43 musées ciblés des régions excentrées voient leur financement augmenter en moyenne de 22 %.

« Nous, on a 14 % d’augmentation, illustre le directeur du Musée de la Gaspésie qui estime que le ministre a posé un geste avec le peu de moyens à sa disposition. On est un peu en bas de la moyenne, mais on est content de ce qu’on reçoit. Ce n’est pas énorme. On parle de 44 000 $ par année. On est capable de faire un bout de chemin. Le prochain rendez-vous est au budget de 2026 et on est confiant que le ministre de la Culture va vendre l’idée au ministre des Finances. ».

Le problème d’iniquité lié à l’éloignement reste ainsi à régler, note le regroupement. Les coûts d’exploitation des musées en régions excentrées sont en moyenne 60 % plus élevés que dans les grands centres.

Localement, Martin Roussy explique de surcroît que le Musée de la Gaspésie a traversé trois années déficitaires consécutives et a vidé ses réserves. Sans aide financière supplémentaire, sa survie était compromise.

Les revenus de l’établissement étaient composés à 47 % de sources autonomes l’an dernier, soit 811 000$ sur quelque 1,7 million. Le pourcentage augmente à 51% en ajoutant les dons et les commandites. Le manque à gagner était tout de même de 189 000$ en 2024 et de 92 000$ un an plus tôt.