Étape majeure pour l’éolien dans l’Est
Entente entre Hydro-Québec et l’Alliance de l’énergie de l’Est
Une autre entente majeure est conclue entre Hydro-Québec et l’Alliance de l’énergie de l’Est. Cette fois, elle vise jusqu’à 1500 mégawatts (MW) d’énergie éolienne dans l’ouest du Bas-Saint-Laurent et les MRC de L’Islet et de Montmagny.
L’annonce s’est faite en grande pompe mardi avant-midi à Cacouna en présence du premier ministre François Legault, du président de l’Alliance, Michel Lagacé, du chef de la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk, Jacques Tremblay, ainsi que la présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Claudine Bouchard.
C’est le même genre d’annonce que celle faite en août à Gaspé pour annoncer un développement possible de 6000 MW entre Hydro-Québec, l’Alliance et les trois communautés mi’gmaq de la Gaspésie.
« C’est 1500 mégawatts qui ont été identifiés sur le territoire Wetsok. Le potentiel sera évalué. Les prochaines années le confirmeront », explique Michel Lagacé.
Au total, l’Alliance, Hydro-Québec et les différentes communautés autochtones ont l’équivalent de 8500 MW à développer.
Wetsok – qui signifie « dans la direction du vent » en langue wolastoqey – permettra de générer des retombées économiques importantes. Le partenariat représente des investissements pouvant aller jusqu’à 4,5 milliards de dollars dans les régions et territoires ancestraux ciblés. Le tout permettra notamment la création d’emplois, la formation de la main-d’œuvre et la diversification des revenus des communautés et des municipalités.
L’entente prévoit en outre un partenariat égalitaire entre Hydro-Québec et l’Alliance de l’énergie de l’Est pour les éventuels projets éoliens qui en découleront.
« C’est un potentiel. Est-ce qu’il y en aura d’autres? Les besoins énergétiques du Québec ont été identifiés à 10 000 mégawatts. Et peut-être davantage lors de la mise à jour du plan stratégique de développement d’Hydro-Québec », précise Michel Lagacé.
Prochaines étapes importantes
Les partenaires évalueront d’emblée l’acceptabilité sociale du développement éolien dans le territoire visé. Des consultations seront menées auprès des partenaires locaux pour mieux cerner les réalités du milieu « afin d’assurer une intégration harmonieuse et responsable des projets potentiels ».
Les partenaires disent vouloir adopter une démarche structurée visant à assurer une croissance responsable de la filière, tout en tenant compte de l’évolution du réseau de transport. Avec les 8500 MW identifiés, Michel Lagacé indique qu’un immense travail a été fait.
« Est-ce qu’il en reste? Je dirais que peut-être dans les prochaines décennies, on en découvrira davantage. Je pense qu’on a fait le tour du jardin en ce qui concerne le potentiel. »

(Photo Lou Landry | Alliance de l’énergie de l’Est)
Retombées économiques
Depuis 2017, ce sont 100 millions de dollars qui ont été distribués en redevances aux MRC actionnaires des deux régies de l’énergie du Bas-Saint-Laurent et Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, avec deux projets qui produisent 300 MW.
« On est en développement pour 1426 nouveaux mégawatts. Ça fait abstraction du 1500 mégawatts [qui vient d’être annoncé]. Pour les 1426 mégawatts, on évalue à 1,2 milliard sur 30 ans les bénéfices distribués aux communautés actionnaires. Quand on additionne 8500 mégawatts, j’avais émis un souhait d’être un jour milliardaire pour les distribuables. On l’est déjà. On peut espérer être milliardaire quelques fois », calcule le président de l’Alliance.
Difficile de projeter ce que pourraient représenter en retombées les récentes annonces.
« Ce qu’on veut aussi, c’est offrir le meilleur prix possible pour les Québécois. Pour nous, c’est très important pour que l’électricité reste accessible pour les personnes qui vivent dans un contexte de vulnérabilité. On ne veut pas s’enrichir en sachant que des gens pourraient s’appauvrir. »
Bien reçu en Gaspésie
Ce nouveau développement impliquant l’Alliance de l’énergie de l’Est est bien reçu en Gaspésie. Le président de la Table des préfets, Mathieu Lapointe, note la force de cette alliance, mais surtout les retombées.
« Oui, il y aura les retombées économiques directes de la construction, mais de façon indirecte. On a des fournisseurs sur le territoire qui ont développé une expertise dans l’éolien. Ça vient consolider toutes ces organisations, sans compter les retombées majeures dans toutes les municipalités. »
L’enjeu d’approvisionnement gaspésien dans ces futurs parcs reste une préoccupation. « Ce sont des discussions qui ont lieu présentement. On veut s’assurer à l’Alliance d’être compétitif aussi. »
Ententes de Wocawson et Gespe’gewa’gi
Dévoilé en 2024, le projet de développement éolien de la zone Wocawson constitue la première initiative issue des partenariats entre Hydro-Québec et l’Alliance de l’énergie de l’Est.
Au cours de la dernière année, les premières consultations ont été menées auprès des usagers du territoire et des organismes environnementaux afin de permettre aux partenaires de mieux comprendre les réalités locales.
Une activité publique sera organisée à la mi-décembre afin de présenter à la population la zone d’étude ciblée pour le développement de projets éoliens potentiels.
Finalement, l’entente annoncée en août à Gaspé pour le développement éolien du territoire de Gespe’gewa’gi, conclue en partenariat avec la Nation micmac, l’Alliance de l’énergie de l’Est et Hydro-Québec, se poursuit. Les partenaires sont d’ores et déjà à planifier les prochaines étapes.

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