Actualités > Gaspé ne veut pas du parc industriel
Actualités

Gaspé ne veut pas du parc industriel

Rencontre entre Daniel Côté et Donald Martel
Gaspé ne souhaite pas reprendre le parc industriel de Rivière-au-Renard des mains du MAPAQ. (Photo répertoire des Parcs industriels du Québec)

Le maire de Gaspé est catégorique : pas question de reprendre le parc industriel de Rivière-au-Renard dans les conditions actuelles.

Daniel Côté a discuté mercredi avec le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), Donald Martel, lors de son passage à Gaspé.

Ce sujet est venu sur la table lors de leurs échanges alors que la municipalisation du parc industriel de Grande-Rivière a été évoquée.

« On en a parlé. On a peu d’avantages pour une ville comme la nôtre. Il y a pratiquement plus aucun terrain à développer dans le parc. Le gros avantage, c’est d’avoir les coudées franches pour le développer et éviter les dédales administratifs avec le ministère. Il y a plein d’infrastructures à entretenir », commente le maire.

Par exemple, une rue est repavée présentement sous la gestion de Gaspé, mais la facture est envoyée au MAPAQ. Le maire évoque d’autres infrastructures qui coûtent cher, comme une station d’eau de pompage en eau salée ou des émissaires en mer. Présentement, le MAPAQ paie pour ces équipements.

Stéphane Sainte-Croix, Daniel Côté et Donald Martel en rencontre mercredi. (Photo Facebook – Daniel Côté)

Facture salée

Gaspé obtient 100 000 $ par année pour s’occuper du roulement quotidien, mais lors de bris majeurs, le MAPAQ paie la facture.

« La municipalisation est toujours un dossier sur la table. Est-ce une ultime priorité ? Vraiment pas. Il faudrait une mise à niveau complète et une offre généreuse pour le prendre à notre charge », poursuit l’élu.

Le MAPAQ a une évaluation complète des coûts de restauration du parc industriel. « On parle de plusieurs millions que le MAPAQ n’a pas dans ses poches pour le faire », note Daniel Côté.

Ce qui est aussi sur la table, c’est que le ministère céderait le parc avec un chèque pour la mise à niveau. « Là-dessus, il n’en est pas question qu’on prenne un risque financier. J’ai été clair avec le ministre. Il suffit de trouver une voie de passage et on pourrait éventuellement le prendre. Mais à l’heure où on se parle, les conditions de base ne sont pas remplies. »

Une crise des pêches moins forte

Lors de l’effondrement des quotas de crevette il y a deux ans, le maire de Gaspé craignait un ralentissement marqué pour le secteur des pêches dans sa ville.

L’ex-ministre fédérale des Pêches, Diane Lebouthillier, avait accordé aux crevettiers des permis exploratoires de homard. D’autres vont à la pêche au sébaste, dont les marchés s’ouvrent graduellement.

« On s’attendait à des saisons catastrophiques. L’année passée, ça a été pire. Cette année, c’est un peu moins pire, qu’on nous a rapporté. C’est un début de bonne nouvelle. Le creux de vague est moins important que ce à quoi on s’attendait. Tant mieux ! », lance Daniel Côté.

Le maire a par ailleurs profité de sa rencontre avec Donald Martel pour revenir sur l’importance de la diversification des espèces et la diversification économique. « C’est difficile à avoir une stabilité économique dans un secteur mono-industriel. »

De là était venue l’idée de créer un pôle pour la construction navale. « J’ai voulu repositionner le naval », résume-t-il.

Le secteur de la pêche à la crevette demeure affecté par le peu de matières premières. (Photo Le Soir – Johanne Fournier)

Fonds des pêches

Le Fonds des pêches du Québec – cette entente fédérale-provinciale pour soutenir le développement et l’innovation dans les pêches – vient à échéance en mars.

L’enveloppe de 42 millions de dollars financée à 70 % par Ottawa et 30 % par Québec avait été mise en place pour cinq ans en 2019 et prolongée de deux ans, car il restait des sommes à utiliser.

« L’industrie des pêches doit se moderniser et ça passe par des investissements en innovation dans un contexte où la main-d’œuvre devient de plus en plus rare. Et diversifier les marchés. Ça passe par des investissements », soutient le maire en précisant que l’enveloppe est pratiquement vide.

« C’est signe que ça a servi. On souhaite qu’il y ait de nouveaux fonds réinvestis », conclut le maire.

Facebook Twitter Reddit