Merinov : innovation de calibre mondial
Hub d'innovation à Grande-Rivière
Chercheurs et scientifiques de Merinov ont commencé à poser leurs valises depuis juin à leur nouveau hub d’innovation de Grande-Rivière, gracieuseté d’investissements colossaux de près de 32 millions de dollars, dont la part du lion provient de Québec.
Mercredi, les locaux ont été inaugurés en présence du ministre Donald Martel, en tournée dans la région. Les travaux avaient débuté en juin 2023 et la première pelletée de terre s’était faite en présence de son prédécesseur à la tête du MAPAQ, André Lamontagne. La boucle est aujourd’hui bouclée.
« Ça marque un tournant pour l’industrie maritime, se réjouit le directeur général de Merinov, David Courtemanche. C’est plus qu’un lieu de recherche : le Québec possède les ressources et le savoir-faire pour devenir un leader en innovation. »
Les travaux de restauration à l’ancien Carrefour national de l’aquaculture et des pêches – utilisé pendant seulement trois ans; fermé en 2010 et dont Merinov est devenu propriétaire depuis – ont permis de créer des espaces de travail de 40 000 pieds carrés d’infrastructures de recherche, de bureaux et de lieux pour accueillir des entreprises en démarrage. Un autre ancien bâtiment du MAPAQ a par ailleurs été récupéré dans l’exercice pour n’en former plus qu’un. L’infrastructure est située dans le parc industriel Gage-Clapperton, à un jet de pierre des usines de transformation de poissons et de fruits de mer.

À la fine pointe de la technologie
Pour Merinov, le plus important centre intégré de recherche appliquée dans les domaines de la pêche, de l’aquaculture, de la transformation et de la valorisation des produits aquatiques au Canada, il s’agit d’une grande étape qui a été franchie.
D’autant plus que l’idée a été lancée il y a longtemps – en 2016 – par David Courtemanche lui-même et son collègue Benoit Bazinet pour doter le Québec d’une infrastructure de calibre internationale, s’inspirant d’autres centres de recherche comme en Islande ou en Norvège par exemple.
Concrètement, six nouvelles plateformes technologiques sont offertes à Grande-Rivière : ateliers de design et de conception d’engins de pêche durables, salle d’élevage piscicole, laboratoires humides et de microalgues, micro-usine pour valoriser les algues ainsi que les coproduits marins, laboratoire d’écophysiologie et de biologie de pointe et plateforme de transformation de produits marins.
Et qu’est-ce que ça veut dire tout cela, concrètement? « Nos équipes de recherche et d’expertise accompagnent les entreprises dans l’innovation et leur avancement, explique David Courtemanche. Par exemple, une entreprise de pêche peut vouloir améliorer un engin de pêche, sa performance pour la détection du poisson ou sa manutention. Ça peut aussi être des usines de transformation qui veulent réduire leur consommation d’eau et d’énergie; automatiser leur ligne de production. En aquaculture, on peut aider à développer de nouvelles espèces ou pour être plus productif et efficace. »
Rattraper les compétiteurs
Jusqu’à tout récemment, Merinov était la seule entité au monde à être capable de maîtriser la production du loup tacheté – une espèce de poissons présente dans le nord-ouest de l’océan Atlantique – de l’œuf à l’œuf, en faisant le cycle au complet. Cet exemple n’est que la pointe de l’iceberg de leur champ de compétence.
Mais chose certaine, à l’heure où entre 80% à 90% des produits pêchés au Québec prennent le chemin de l’exportation, le temps file pour s’assurer d’une souveraineté alimentaire.
« Ailleurs dans le monde, ils la font la transition actuellement. Nos compétiteurs sont en train de se moderniser. On a un petit retard alors c’est le temps de le rattraper, note David Courtemanche. Il faut s’ajuster, développer de nouvelles façons de faire, être plus efficace et faire entrer l’intelligence artificielle pour être plus efficient. »
À noter que le ministère de l’Économie, de l’innovation et de l’Énergie a injecté près de 26 millions dans le projet. Développement économique Canada a contribué pour 2 autres millions alors que Merinov a mis sur la table près de 3 millions.
Merinov comptait en outre 113 employés l’an dernier et a réalisé pas moins de 134 projets. L’organisation compte sur 11 centres d’expertise. Elle a un chiffre d’affaires de 12,1 millions de dollars.

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