Lock-out: quels impacts en Gaspésie?
Conflit de travail à l'usine Agropur d'Amqui
Le conflit de travail déclenché en fin de semaine à l’usine de transformation laitière d’Amqui a des impacts sur les producteurs laitiers de la Gaspésie, qui doivent envoyer le produit vers les grands centres pour être traité.
Ceci affecte leur rentabilité, car ils doivent débourser davantage en frais de transport pour expédier le lait vers Québec, le Centre-du-Québec ou Montréal.
La coopérative Agropur, propriétaire de l’usine d’Amqui, a mis les travailleurs en lock-out. Ceux-ci, affiliés à la CSD, avaient annoncé avoir recours à des grèves intermittentes.
L’usine du Bas-Saint-Laurent fabrique du fromage cottage et de la crème sure, la seule au Canada à produire ces aliments.
« L’impact le plus majeur est le coût de transport supplémentaire, car le lait sera redirigé vers des usines plus centrales comme Québec, Montréal, Victoriaville ou Plessisville », explique le porte-parole régional des Producteurs laitiers du Québec, Normand Barriault, qui comprend le geste des travailleurs syndiqués de revendiquer de meilleures conditions salariales.
« L’impact sera de quelques sous de moins l’hectolitre par rapport au coût de transport », calcule-t-il. La facture sera partagée entre tous les producteurs du Québec, dans un principe d’autoassurance.
« Amqui est la première usine d’importance dans l’Est-du-Québec. Je ne suis pas dans l’administration de l’entreprise. Amqui est rentable pour le moment, mais le contexte change rapidement », note le producteur de Carleton-sur-Mer.

Plus loin, plus cher
Le lait qui arrive à Amqui provient de l’Est-du-Québec, mais aussi de producteurs du nord du Nouveau-Brunswick. Si le conflit se prolonge, le transport du lait pourrait devenir un enjeu.
« Ça va prendre plus de camions pour transporter le lait puisqu’il ira plus loin. Certaines places pourraient ne pas être ramassées, estime Normand Barriault. Les unités sont calculées serré. Les camions sur le chemin travaillent déjà sept jours sur sept. Les autres usines sont déjà pratiquement à pleine capacité. Je ne présume pas qu’on devrait disposer du lait présentement, mais rien n’est impossible. » Il espère que le conflit se règle rapidement.
Face au lock-out, les employés syndiqués ont voté à 90 % pour maintenir leurs demandes et exiger une négociation fondée sur le respect et l’équité, en cohérence avec « les valeurs fondamentales d’une coopérative ».
Les demandes qualifiées de raisonnables sont de rattraper les conditions salariales des autres usines, protéger les emplois menacés par la sous-traitance et rétablir une négociation de bonne foi.
Près de 100 travailleurs ont été mis en pause par le lock-out. La Gaspésie compte une douzaine de fermes laitières.
Plus de nouvelles sur notre site Web.