La pression sur VIA Rail s’accentue

Un rassemblement samedi à la gare de Matapédia se voulait un exercice pour mettre davantage de pression sur VIA Rail afin d’obtenir leur retour partiel dans la région.

La Coalition pour le retour du train de passagers en Gaspésie se montre satisfaite du rassemblement même si une cinquantaine de personnes se sont donné rendez-vous.

« Ça nous a permis d’avoir des contacts avec d’autres régions. Samedi, on avait des gens de la région de Rimouski. C’était extraordinaire de voir la gare fourmiller de personnes et se raconter des histoires de trains », commente la porte-parole de la Coalition, Micheline Saint-Onge.

Les députés bloquistes Alexis Deschênes de Gaspésie-Les Îles-de-la-Madeleine et Xavier Barsalou Duval, porte-parole du parti en matière de Transports, avaient fait le voyage d’Ottawa en train et sont arrivés samedi à l’aube pour participer au rassemblement, en lui donnant une saveur nationale.

Le Bloc québécois a tenu un point de presse à Ottawa vendredi, soulevé le dossier à la période de questions aux Communes et le député Deschênes a donné des entrevues à la presse nationale.

D’ailleurs, le rassemblement de samedi a donné lieu à une dépêche de La Presse Canadienne, l’agence de presse nationale.

Augmenter le rayonnement

L’objectif était de faire connaître le dossier à plus large échelle que la Gaspésie. Le but avoué est aussi d’ajouter de la pression sur VIA Rail pour que le transporteur revienne en Gaspésie après 12 ans d’absence, jusqu’à New Carlisle ou Port-Daniel-Gascons dans un premier temps.

« C’était l’objectif. Les arguments de VIA Rail sont de plus en plus étonnants, analyse Micheline Saint-Onge. Ils attendent Gaspé, car ils disent que les gens qui prenaient le train étaient des touristes qui y venaient. Lorsqu’on avait fait une demande d’accès à l’information, la personne responsable nous avait avisés que c’était difficile de répondre à la question, car ils n’avaient pas les adresses des passagers avant 2023. En 2013, je ne sais pas comment VIA a pu évaluer que les gens qui prenaient le train ne venaient qu’à Gaspé. Il n’y a pas beaucoup ou pas d’arguments solides pour que VIA ne revienne pas en Gaspésie progressivement. »

Pression politique

Le député Alexis Deschênes a par ailleurs discuté avec le ministre des Transports et VIA Rail la semaine dernière et n’a pas obtenu de réponse convaincante sur un retour du train.

Depuis le printemps, VIA Rail indique être retourné à la table à dessin pour revoir leur stratégie, soit depuis l’annonce de la suspension de la réhabilitation du rail par Québec, en mars.

« Pour faire quoi ? C’est quoi leur plan, c’est quoi leur objectif ? C’est ça qu’on veut savoir à part de nous dire qu’on attend que Gaspé soit prêt. Ce n’est pas une réponse recevable. Ils sont partis de façon progressive. Avec l’évolution depuis 12 ans, ils sont capables de revenir de façon progressive », soutient la porte-parole. Le tronçon entre Caplan et Port-Daniel-Gascons doit être prêt en novembre.

« Il faudra que quelqu’un mette son pied à terre et dise que ça suffit. VIA Rail augmente des trajets à d’autres endroits », poursuit Micheline Saint-Onge, qui affirme qu’il est difficile de croire le transporteur.

Après la mobilisation de plus de 400 personnes en septembre et celle de l’Action de grâce, elle évoque un mouvement québécois pour forcer la main à VIA Rail.

« Il pourrait se passer des choses en lien avec le train en Gaspésie, mais aussi avec le service global dans d’autres régions du Québec. On regarde nos options pour continuer la pression et faire comprendre aux décideurs que ce n’est pas un caprice ce que les gens de la Gaspésie veulent. C’est vraiment un service essentiel qui a toujours fait partie de la Gaspésie », conclut la porte-parole de la Coalition.