L’étoile taillée récompensé en Europe

Le plus récent ouvrage de l’auteure Émilie Devoe a été unanimement salué par la critique. L’étoile taillée, un recueil de poésie écrit en prose, a fait son chemin à travers l’abondante rentrée littéraire 2024 et s’est attiré plusieurs éloges au Québec. Et même ailleurs.

La Fondation pour la Poésie — qui a pour objectif de promouvoir un plus large accès à la poésie contemporaine et classique en Europe francophone — a sélectionné l’ouvrage de la Gaspésienne dans la catégorie Prix du premier recueil de poèmes.

Une quarantaine d’œuvres ont été reçues et seulement six d’entre elles ont réussi à se faufiler dans la première sélection, dont L’étoile taillée. Ce qu’ignorait la principale intéressée.

« Mon éditeur avait envoyé ça en janvier et on n’avait pas trop eu de suivi. Je ne pensais pas pouvoir être retenue dans la première sélection, et encore moins gagner. Je l’ai appris jeudi dernier et honnêtement, c’est une immense surprise », se réjouit l’auteure avec son rire contagieux.

La distinction n’est par ailleurs pas remise à tout vent. L’an dernier, le jury de la Fondation qui a son siège à Bruxelles, en Belgique, n’a pas été en mesure de s’accorder sur le choix d’un recueil en particulier et n’a en conséquence pas attribué de prix. Cette fois, si. La nouvelle continue d’être absorbée par la femme qui réside aujourd’hui à Gaspé.

« Le syndrome de l’imposteur n’est jamais loin. Je n’ai pas de parcours en création littéraire ni d’études en littérature. J’ai vraiment une démarche d’écriture intuitive ; dans ce cas-ci une poésie exutoire. Une manière de transcender ce que je vivais, très spontanée. »

Rencontres enrichissantes

L’étoile taillée s’articule autour de la propre histoire d’Émilie Devoe, soit celle d’une mère nouvellement proche aidante pour sa fille neurodivergente, qui lutte contre les abysses.

Depuis son lancement, l’auteure a participé à plusieurs salons du livre, rencontré des lecteurs et travaillé de pair avec la Fondation Jeunes en Tête, qui œuvre en prévention et en sensibilisation de la détresse psychologique chez les adolescents de 12 à 18 ans. Toutes les redevances de son livre leur sont versées.

« Plein de gens se sont reconnus là-dedans, et pas nécessairement en santé mentale. Il y avait plusieurs souffrances différentes et ils m’ont partagé des témoignages. J’ai absorbé beaucoup d’émotions en plus des miennes », raconte-t-elle.

Pour l’instant, aucun autre projet d’écriture ne l’occupe. L’auteure est en stade de repos créatif et se laisse un peu de temps pour décanter le tout. Mais il y aura certainement d’autres récits pour celle qui a aussi pris la plume pour des ouvrages jeunesse.

« Avec L’étoile taillée, j’y allais avec beaucoup d’humilité. Je le prends comme un bon vent de dos pour me faire confiance et continuer à écrire. »

Le Prix du premier recueil de poèmes, qui existe depuis 2008, sera remis cet automne à Paris, accompagné d’une bourse de 3000 euros. C’est d’ailleurs la poétesse de la Baie-des-Chaleurs Joanne Morency qui avait été la première lauréate québécoise en 2010 avec son livre Miettes de moi.

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