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Requin blanc : une première en 70 ans

Un requin blanc a été aperçu au large de Cap-Chat. Une première aussi loin dans le Saint-Laurent en 70 ans. (Photo unsplash)

La présence du requin blanc dans les eaux du Saint-Laurent continue de fasciner, bien qu’elle ne soit pas inhabituelle.

Les quelques rencontres des dernières semaines, les vidéos prises de l’animal et les nombreux articles ont généré des centaines de milliers d’interactions sur les réseaux sociaux.

Le 30 juillet, Olivier Cloutier, propriétaire de l’entreprise d’excursions maritimes Cap Aventure à Gaspé, a été témoin d’un requin blanc juvénile qui s’alimentait des restes d’un phoque commun, entre l’Anse aux Amérindiens et Fort-Prével.

Quelques jours plus tard, le 2 août, un plongeur faisait une rencontre inopinée aux Îles-de-la-Madeleine. L’Observatoire des requins du Saint-Laurent (ORS) notait qu’il s’agissait fort probablement de la première interaction non provoquée dans les eaux du Québec entre un plongeur et un requin blanc.

Plus tard dans le même mois, un pagayeur a eu une confrontation directe avec un requin blanc au large de Cherry Hill Beach, en Nouvelle-Écosse, ce qui a marqué les esprits. Des pêcheurs gaspésiens ont aussi eu une belle surprise récemment, qui a d’ailleurs fait la manchette ce matin au 98,5.

Le bateau de Pêche sportive Baie-des-Chaleurs. (Photo courtoisie)

Une première depuis 1949

Le 30 août, un mâle baptisé Dold par l’Ocearch Shark Tracker a été localisé au large de Cap-Chat. L’animal mesurait 11 pieds 2 pouces et pesait 761 lb au moment de lui installer sa balise satellite.

Dold a été détecté à environ 35 km de la ligne reliant Pointe-des-Monts sur la Côte-Nord à la péninsule gaspésienne, une frontière généralement considérée comme la limite de l’estuaire du Saint-Laurent.

Le tout constitue la présence vérifiée la plus en amont dans le Saint-Laurent depuis plus de sept décennies, note l’Observatoire des requins du Saint-Laurent dans un communiqué émis récemment. Le dernier requin blanc confirmé à l’intérieur de l’estuaire avait été capturé à Rivière-Portneuf en 1949.

« Bien qu’il soit impossible de dire si le requin entrait dans l’estuaire ou en sortait, c’est l’observation vérifiée la plus en amont dans le Saint-Laurent depuis plus de 70 ans, explique Jeffrey Gallant, directeur scientifique de l’ORS. Les preuves issues des détections modernes au cours de la dernière décennie et des dents anciennes suggèrent que le requin blanc fréquentait ces eaux bien avant l’avènement des changements climatiques accélérés, et si leur population continue de croître, il est probable que les incursions dans l’estuaire deviennent plus fréquentes. »

Pour en savoir plus

Jeffrey Gallant précise que si cette détection présente un intérêt scientifique, elle ne constitue pas en soi un événement important ou exceptionnel. Depuis plusieurs semaines, l’ORS s’efforce de remettre les pendules à l’heure quant à la présence du requin blanc dans le Saint-Laurent, sans la banaliser ou au contraire la diaboliser. Leur site Web est d’ailleurs une véritable pépite d’or d’informations scientifiques et vérifiées pour ceux qui souhaitent aller au-delà du fait divers.

On y retrouve notamment le Registre canadien des attaques de requin et toutes les informations pertinentes à la compréhension du phénomène. L’ORS rappelle que le but de ses récentes communications n’est pas de sonner l’alarme, mais bien « de sensibiliser le public à la présence du requin blanc, au moyen d’un message de précaution fondé sur l’observation scientifique plutôt que sur l’exagération, la peur ou le sensationnalisme. »

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