Moins d’activités au port de Gaspé

Le volume de marchandises transitant par le port de Gaspé a diminué de 34 % en un an.
Un peu moins de 75 000 tonnes métriques ont été transbordées, comparativement à un peu plus de 113 000 l’année précédente (qui était un record en cinq ans).
Cette diminution s’explique en majeure partie par un hiver clément, tout bonnement. La quantité de sel à utiliser sur les routes a fondu comme neige au soleil. Près de 40 000 tonnes de moins ont incidemment été transbordées au quai de Gaspé, démontre le rapport annuel de la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie (SPBSG), dont les activités sont calculées d’un 31 mars à l’autre.
En contrepartie, même si la fabrication de pales d’éoliennes de 107 mètres a été interrompue chez LM Wind Power en lien avec un incident sur la côte Est américaine, la production de pales de 47 mètres a sauvé la mise. Le port de Gaspé a vu le tonnage relié aux chargements de composantes d’éoliennes augmenter de 42 %.

(Image tirée du rapport annuel de la SPBSG)
Fer de lance
La firme KPMG évalue à 862 le nombre d’emplois directs et indirects maintenus grâce au port de Gaspé, pour des recettes fiscales annuelles de 14,4 millions de dollars. L’infrastructure sert également pour les croisiéristes ou encore le Chantier Naval Forillon lors de tests de mises à l’eau de nouveaux navires.
En cinq ans, près de 11 millions de dollars ont été investis pour développer et mettre à niveau le port de Gaspé. Des améliorations à l’infrastructure d’amarrage, la relocalisation du bureau du maître de port et l’aménagement d’un espace d’accueil pour les croisières demeurent à réaliser, mais l’essentiel des travaux au calendrier (84 %) a été réalisé.
L’augmentation de l’espace d’entreposage a coûté près de 8 millions et est citée comme une réalisation marquante par le président du conseil d’administration de la SPBSG, Gerald Carter.
« [C’est] essentiel pour appuyer la logistique du transport de l’industrie éolienne locale et créer des opportunités de développement pour d’autres entreprises de la région », note-t-il dans le rapport annuel de l’organisation. La présidente-directrice générale de la SPBSG Anne Dupéré n’a pas répondu à la demande d’entrevue faite par Le Soir.
Croissance globale
La SPBSG a été fondée le 30 mars 2020. Elle s’est vu confier par Québec le mandat d’exploiter les ports de Gros-Cacouna, Rimouski, Matane et Gaspé. En septembre 2024, le quai de Percé s’est ajouté.
Il y a peu à dire sur ce dernier pour le moment. Pour l’instant, une inspection minutieuse du quai a permis d’établir un plan de travail pour en assurer son maintien (inspection électrique, mise à niveau des 25 pontons flottants et travaux préparatoires au dragage du printemps). Son bilan n’a pas été déposé puisque le quai n’est dans le giron de l’organisation que depuis moins d’un an.
Ceci dit, de manière globale, les revenus de la SPBSG ont connu une croissance annuelle moyenne de 23 % depuis cinq ans, alors que les coûts ont augmenté à un rythme de 9 % pour la même période. Les revenus ne sont pas ventilés par port dans le rapport annuel, contrairement au tonnage des marchandises.
Dans la dernière année, les revenus ont été de 2,7 millions de dollars pour des coûts (frais d’exploitation et coût d’entretien) de 3,34 millions, soit un déficit de 640 000 $. C’est deux fois moins qu’il y a cinq ans, alors que le déficit était de 1,19 million.
L’autofinancement comme objectif
La Société portuaire veut autofinancer ses opérations portuaires et d’entretien sur un horizon de 10 ans, alors qu’un des défis ciblés est de rattraper le déficit d’entretien des ports des 20 dernières années. L’objectif est d’atteindre 4 millions de revenus d’ici 2031.
Dans les quatre ports au total, les produits les plus transbordés dans la dernière année ont été ceux du bois (260 000 tonnes métriques), du pétrole (193 000 tonnes), du sable, du gravier et de la pierre (128 000 tonnes) et le sel (118 000 tonnes). Les composantes éoliennes arrivent loin derrière (7500 tonnes).
Rappelons enfin que le ministère des Transports a approuvé des investissements totaux de près de 160 millions de dollars pour Gros-Cacouna, Rimouski, Matane et Gaspé, tant pour de la mise à niveau (100 millions) que du développement (60 millions). Environ 15 % avaient été décaissés au 31 mars, soit 16 % de l’engagement.
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