Doctorat honorifique pour Suzanne Côté

L’Université Laval remettra bientôt son plus prestigieux honneur – le doctorat honoris causa – à sept personnalités dites d’exception. La Gaspésienne Suzanne Côté, juge à la Cour suprême du Canada, figure parmi les récipiendaires.
Le doctorat honoris causa souligne ceux et celles dont les parcours ont transformé leur milieu et contribué à l’avancement du bien commun. L’Université Laval en décernera un en droit à Suzanne Côté « en hommage à sa carrière d’exception, à son leadership inspirant ainsi qu’à sa contribution inestimable à la justice et à la formation juridique au Canada. »
Celle-ci est une figure marquante du monde juridique canadien « et incarne l’excellence en litige civil et commercial », explique son alma mater. Elle est notamment la première femme issue du secteur privé à être nommée directement à la Cour suprême du Canada.
Feuille de route
Suzanne Côté est née à Cloridorme, mais déménage avec sa famille à Gaspé lorsqu’elle est encore toute jeune. Elle y fera ses études secondaires et collégiales. Elle est acceptée en droit à l’Université Laval le 25 mai 1977 et sera assermentée du Barreau le 20 novembre 1981. Le 1er février 1982, elle achète la moitié d’un cabinet d’avocats à Gaspé.
Elle y pratiquera pendant 7 ans et sera finalement propriétaire majoritaire. En parallèle, elle s’implique comme présidente à la fois à la Chambre de commerce de La Côte-de-Gaspé et celle de la Haute-Gaspésie. Elle siège également au conseil d’administration de la Société d’histoire de la Gaspésie.
L’avocate pratique dans la région jusqu’en mai 1988, à l’âge de 30 ans. Sollicitée pour se lancer en politique, elle optera plutôt pour devenir avocate spécialisée en droit commercial et civil avec la firme Stikeman Elliot LLP, à Montréal. Elle y travaillera pendant 23 ans.
En 2010, elle devient cheffe du secteur du litige chez Osler, Hoskin & Harcourt LLP, avant d’en devenir l’une des associées. Tout en pratiquant le droit, elle enseigne également à l’École du Barreau du Québec, à l’Université du Québec à Rimouski et à l’Université de Montréal.

Jusqu’au dernier échelon
Dans l’œil du grand public, Suzanne Côté se fait notamment connaître avec les audiences de la Commission Bastarache. Elle était l’avocate du gouvernement québécois dans cette affaire sur la nomination des juges. La Gaspésienne a également représenté l’ancien chef de cabinet de Jean Chrétien, Jean Pelletier, lorsqu’il a été remercié comme président du conseil d’administration de VIA Rail par le premier ministre Paul Martin, en lien avec des commentaires venimeux contre l’Olympienne Myriam Bédard.
Ce faisant, elle se distingue rapidement comme l’une des meilleures avocates plaideuses du Canada. En 2008, elle reçoit le titre de Plaideur de l’année, décerné par le magazine Le Monde juridique. Elle obtient le titre d’Avocate émérite du Barreau du Québec en 2011 et son intronisation en 2005 comme fellow de l’American College of Trial Lawyers.
Suzanne Côté est ensuite nommée juge a la Cour suprême du Canada le 27 novembre 2014, par Stephen Harper, point d’orgue d’une carrière exceptionnelle. Les doctorats honorifiques de l’Université Laval seront décernés lors des cérémonies de collation des grades, du 23 au 27 juin.
« Ce sont des êtres engagés, visionnaires, dont les réalisations nous rappellent que le savoir et la passion, lorsqu’il est mis au service des autres, devient une véritable force de transformation, explique la rectrice Sophie D’Amours. En leur remettant un doctorat honorifique, l’Université Laval célèbre non seulement leur parcours, mais aussi les valeurs qu’ils incarnent et qu’ils transmettent à notre communauté : l’audace, la générosité et l’engagement pour le bien commun. »
D’autres grands noms recevront cet honneur au même moment que Suzanne Côté, dont le journaliste Jean-François Lépine, la médecin humanitaire et pédiatre-urgentologue Joanne Liu et l’homme d’affaires et philanthrope Jacques Tanguay.