Un secteur hors Avalanche Québec

Les trois motoneigistes qui ont trouvé la mort ensevelis sous la neige en mars 2024 dans les Chic-Chocs étaient dans un secteur hors de la couverture officielle d’Avalanche Québec, comme le rapportait Le Soir hier.
Le directeur général d’Avalanche Québec, Dominic Boucher, explique qu’un projet pilote a déjà été déployé dans l’arrière-pays de Marsoui, là où les motoneigistes de l’Estrie s’étaient aventurés.
« C’était il y a environ trois ans. On fournissait un bulletin de prévision d’avalanches les fins de semaine. La pertinence de tels bulletins était questionnable puisqu’il n’y avait pas d’alertes qui étaient émises les jours de semaine. C’est pour cette raison que nous avions migré vers un système de veilles et d’alertes. »
Concrètement, des avertissements sont émis par Avalanche Québec, basés sur les prévisions météorologiques d’Environnement Canada et les informations fournies par les entreprises qui ont des activités dans ce secteur.
« Nous n’avons pas de personnel qui se rend directement à cet endroit ni de données précises. C’est à l’extérieur du secteur couvert officiellement par Avalanche Québec, même si on essaye de fournir un minimum d’informations pertinentes », précise l’expert.
D’ailleurs, au moment de l’accident, l’alerte de tempête émise quelques jours auparavant avait été retirée du site d’Avalanche Québec puisque celle-ci était terminée. Malheureusement, une vague de chaleur s’en est suivie, provoquant une instabilité du tapis de neige.

De plus en plus fréquenté
Le secteur du mont Médaille où les motoneigistes se sont retrouvés est un site de plus en plus fréquenté, notamment depuis l’apparition d’entreprises de plein air comme Cap Castor ou RAC City.
« Il y a une effervescence pour ce secteur, surtout du côté des motoneigistes. C’est pourquoi nous avons commencé à faire des interventions et de la sensibilisation auprès d’eux », poursuit Dominic Boucher.
Ce dernier explique que le littoral nord de la Haute-Gaspésie est immense. Il est donc utopique de penser que tout l’arrière-pays puisse être couvert de façon optimale avec les effectifs et le budget actuels.
« Le besoin commence à se faire sentir, mais il est clair que nous aurons besoin davantage d’équipes dédiées si nous voulons être en mesure d’élargir notre couverture de façon aussi efficace que ce que nous faisons sur notre territoire officiel », conclut le directeur général d’Avalanche Québec.