Transport : plus de 304 M$ en Gaspésie

Québec a présenté lundi sa liste d’investissements en transport routier, ferroviaire et aéroportuaire pour la Gaspésie (et les Îles-de-la-Madeleine) dans le cadre de sa programmation 2025-2027. Les sommes se chiffreront à un peu plus de 304 millions de dollars dans la région.
Il s’agit d’un montant similaire à celui des dernières années, qui a oscillé entre 302 et 350 millions dans le dernier quinquennat, exception faite de l’an dernier où un montant record avait été planifié en transport en raison de l’annonce de la conclusion de la réfection du chemin de fer jusqu’à Gaspé.
Moins 561M$
Une somme de 861,5 millions avait été budgétée en transport l’an dernier, dont 680 millions seulement allait pour la portion ferroviaire. Deux contrats majeurs ont cependant été annulés récemment, ramenant le dossier à l’étape de la planification. Aucun échéancier n’accompagne ce chantier qui se déploie dans plusieurs municipalités. Les deux prochaines années serviront notamment à de la préparation technique, selon la grille du ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec (MTMD).
Le projet demeure toutefois inscrit dans la Loi concernant l’accélération de certains projets d’infrastructure adoptée en pleine pandémie en 2020, qui encadrait 182 dossiers jugés prioritaires de Québec avec des mesures d’accélération, notamment pour faciliter l’acquisition de biens et les évaluations environnementales. Les investissements ferroviaires demeurent tout de même la plus grande portion du budget consenti dans la région en transport, mais la somme réservée a fondu comme neige au soleil avec une part de 119,4 millions. C’est 561 millions de moins que l’an dernier. Les députés de la Gaspésie veulent toutefois se faire rassurants.
« On a 15 chantiers en cours pour le tronçon 3 [de Port-Daniel-Gascons à Gaspé] dont 9 qui sont en action. On est sur pause pour 6 chantiers pour lesquels on tente de trouver des solutions », explique la députée de Bonaventure, Catherine Blouin, qui était sur place à Gaspé pour l’occasion. « Dans le contexte économique actuel, c’est sage et responsable de prendre un pas de recul. On n’est pas pressés d’aller de l’avant avec des dépassements de coûts de plus de 150 millions. Il faudra aussi essayer de scinder certains contrats pour peut-être faire participer davantage nos partenaires locaux. L’objectif ultime c’est de se rendre à Gaspé. »

Un comité a d’ailleurs été mis sur pied entre la Société de chemin de fer de la Gaspésie et le ministère des Transports et de la Mobilité durable pour tenter d’optimiser certains travaux. « L’idée c’est de voir à une réévaluation en termes de capacité de livraison et de respect de nos cibles budgétaires, ajoute le député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix. Un comité d’experts a été formé pour analyser nos situations très particulières chantier par chantier, pour s’assurer d’un gain potentiel de planification et de réalisation. On n’est pas inquiets pour la suite des choses de notre intention de terminer le rail jusqu’à Gaspé. »
Sur la route
Parmi les autres grands chantiers dans La Côte-de-Gaspé et dans Rocher-Percé, il y aura à Chandler la réfection du pont au-dessus de la rivière du Petit Pabos qui se poursuit. À Percé, la stabilisation du talus de la route 132 (secteur de la côte Donahue) entre Cannes-de-Roches et le pic de l’Aurore nécessitera des investissements entre 5 et 10 millions de dollars, tout comme la réfection sur 4,3 km de la chaussée de la route 132, à la hauteur de la rivière de l’Anse au Griffon.
Plus à l’ouest, deux chantiers majeurs chiffrés entre 10 et 25 millions font partie de la programmation, à savoir la construction d’un ouvrage de protection de la route 132 contre l’érosion entre la route des Geais et la rue des Colibris à Maria, ainsi que la réfection du pont interprovincial de Matapédia, au-dessus de la rivière Ristigouche.