Le PQ pour un statut d’exception
Révision de la carte électorale
Le Parti québécois (PQ) note que la Commission de la représentation électorale (CRÉ) ne tient pas compte des réalités de la Gaspésie dans son rapport révisé. Le chef Paul St-Pierre Plamondon a fait ce constat mercredi matin en point de presse à l’Assemblée nationale.
« La circonscription sera l’une des plus populeuses du Québec en nombre de personnes à desservir, mais pour un territoire gigantesque. Pour un ou une député qui est à Grande-Vallée et qui veut aller de l’autre côté de la circonscription, il y en a pour cinq heures et demie de route », note le chef péquiste. La distance est de quelque 450 km entre Grande-Vallée et L’ascension-de-Patapédia.
Dossier apolitique
Paul St-Pierre Plamondon indique que les partis doivent reprendre un dialogue transpartisan pour trouver une solution qui ne menace pas la Gaspésie. Pour lui aussi, le statut d’exception reste la solution.
« Si on n’arrive pas à une entente, là, ça commence à être compliqué. Tu as le juridique qui nous donne des contraintes. Le temps nous manque. Je peux vous assurer que si la Gaspésie n’est pas protégée, nous, c’est là qu’on s’en va. »
La Cour d’appel évoquait par ailleurs déjà une telle alternative dans l’attente d’une solution globale.
« Comme ça a été fait pour le gel de la carte, ça a été une décision unanime des partis, commente pour sa part l’ex-députée de Gaspé et porte-parole national du PQ, Méganne Perry Mélançon. C’est une région qui a des besoins particuliers. C’est ce qui avait été mentionné lors des consultations. On sent qu’il n’y a eu aucun travail fait en fonction des arguments évoqués par les élus de la région. »
« On met des points de service de plus, mais la voix des élus est importante à l’Assemblée nationale. Maintenant, on enlève une voix. Déjà qu’on a une région négligée … », ajoute-t-elle.
Le chef péquiste note lui aussi que la situation pourrait se reproduire aussi en Abitibi et sur la Côte-Nord. « On est devant potentiellement un affaiblissement politique très grave du poids des régions », avance Paul St-Pierre Plamondon.

(Photo Le Soir – Jean-Philippe Thibault)
Pas l’affaire de la Commission
Dans son rapport, la CRÉ note que son mandat vise d’abord et avant tout à garantir la représentation effective des électeurs, donc de s’assurer qu’il n’y ait pas de distorsion mathématique au sein des circonscriptions. « Ce n’est pas son rôle de garantir la représentation des régions à l’Assemblée nationale ni de prévoir un nombre minimal de sièges par région », indique-t-elle.
Le député Stéphane Sainte-Croix soutenait plus tôt qu’il faudra établir de nouveaux critères pour réviser la carte électorale. Notamment tenir compte de l’occupation du territoire, les communautés naturelles et la couverture du territoire par la députation, en considérant des enjeux particuliers dans les régions.
L’élu rejette aussi la critique à l’effet que les députés n’ont rien fait depuis l’adoption de la loi 59, en mai 2024.
« Un comité de travail avait été institué qui concerne l’ensemble des oppositions. Arriver à la solution finale n’est pas chose simple : les enjeux divergent de part et d’autre. On parle d’accroissement démographique dans un cas, et de perte dans l’autre. Avec le jugement, c’est clair qu’on devra accélérer le processus », constate toutefois l’élu.

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