Gaspé reprend la gestion de Béchervaise

Parce que la gouvernance de l’organisme qui s’occupait du Mont-Béchervaise est mise à mal et en l’absence d’une direction générale, la Ville de Gaspé reprend sous son aile la gestion du centre de ski qui lui appartient.

Le conseil d’administration n’avait plus quorum pour gérer le site. Trois des cinq administrateurs ont claqué la porte, en plus de la direction générale. Les raisons restent nébuleuses et n’ont pas été rendues publiques. Trois membres de l’équipe de direction de la Ville de Gaspé siègent dorénavant sur le conseil du Mont-Béchervaise afin d’assurer le quotidien de la station.

« On est en pleine période de prévente de billets de saison, d’embauche du personnel. Il fallait sécuriser la clientèle en urgence. Présentement, l’équipe municipale a sécurisé le tout et le centre peut être fonctionnel pour la prochaine saison », assure le maire Daniel Côté. Si la neige est au rendez-vous, la saison s’amorcerait le 19 décembre.

« On est prêt à faire feu. Est-ce que la situation pourrait durer tout l’hiver ? Possiblement, car il n’est pas facile de tout réorganiser. »

Reprise complète?

À long terme, tous les scénarios sont ainsi sur la table. Le maire évoque même une possible reprise complète du Mont-Béchervaise. « Toutes les formules seront réanalysées en fonction de la future gouvernance du centre de ski », soutient-il. Le manque de neige, particulièrement l’an dernier, a probablement eu un impact sur l’organisme.

La saison dernière n’a démarré que le 14 février. Ce constat aurait peut-être démotivé certains acteurs, constate d’ailleurs le premier magistrat.

« Ça a un impact, car pas de neige égale pas trop d’heures d’ouverture et des enjeux financiers. L’hiver dernier, le conseil municipal a accepté d’éponger le déficit du centre de ski. On voit ça de plus en plus fréquemment les hivers avec peu de neige. C’est certain que ce n’est pas de nature à motiver les troupes. »

Question de canons

La réflexion est par ailleurs en cours sur une possible installation de canons à neige. Les études en cours seront ramenées à la municipalité et supervisées par l’équipe municipale. Mais un grand enjeu se pointe, dans le contexte de déficit de précipitations depuis la fin du printemps.

« Pour fabriquer de la neige, ça prend de l’eau et on est en pleine pénurie d’eau potable cette année. C’est un enjeu colossal. On devra se poser de sérieuses questions. Pour le sport, ça en prendrait, mais il faut aussi faire attention à l’approvisionnement en eau », lance l’élu, rappelant que la ressource est vitale.

Ce genre de question ne s’était toutefois jamais posé jusqu’à cette année. Même les réserves d’eau de la municipalité ont descendu à des niveaux jamais vus.

« On a une conscientisation sur l’eau potable disponible et ce qu’on doit prioriser. On est plus conscient de ces enjeux. Peut-on puiser de l’eau sans affecter la nappe phréatique ? Ou simplement en récoltant l’eau de ruissellement dans des bassins ? C’est un enjeu », conclut le maire, indiquant qu’il s’agit d’un dossier à moyen terme.

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