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Pour le retour du Fonds des pêches

Yves-François Blanchet en Gaspésie
Plusieurs acteurs de l’industrie étaient présents samedi à Gaspé pour demander la reconduction du Fonds des pêches du Québec. (Photo Le Soir – Nelson Sergerie)

Les principaux acteurs de la région demandent à Ottawa la reconduction du Fonds des pêches du Québec dans le but de poursuivre le développement et l’adaptation de l’industrie. La demande sera portée par le Bloc québécois.

Le chef Yves-François Blanchet s’est déplacé aux Îles-de-la-Madeleine et en Gaspésie samedi afin d’écouter l’importance pour l’industrie de la nécessité de remettre le programme sur ses rails. Celui-ci vise à stimuler l’innovation dans le secteur des poissons et des fruits de mer. L’enveloppe de 42 millions de dollars est financée à 70 % par Ottawa et 30 % par Québec. Les sommes ont été mises en place pour cinq ans en 2019 et prolongées de deux autres années, car il restait des fonds. Le programme ne se retrouvait cependant pas dans le plus récent budget adopté par le fédéral.

« Pendant cinq ans, le Fonds des pêches a permis de faire de l’innovation, de haut et de beau niveau, dans un secteur qui veut se moderniser et faire la transition et là, le budget fédéral — on pensait que ça allait être augmenté — mais finalement ça a été aboli et c’est très mauvais pour la région », soutient le chef bloquiste.

« La société civile du secteur des pêches s’est mobilisée sur la base de la nécessité du programme pour dire au gouvernement, au ministre des Finances et peut-être transiter par la ministre des Pêches, que c’est important que ce programme soit prolongé », poursuit-il.

Des pêcheurs à quai à Rivière-au-Renard. (Photo Le Soir – Johanne Fournier)

Le milieu en appui

Des pêcheurs et des industriels d’un peu partout dans la région ont convergé vers Gaspé samedi afin de soutenir l’importance de ce programme. « Le Fonds des pêches a permis ces dernières années d’innover au niveau de l’industrie, que ce soit pour la capture ou la transformation, explique le directeur de l’Association des capitaines propriétaires de la Gaspésie, Claudio Bernatchez. Ce sont des choses qui ont été utiles pour plusieurs flottilles. Le besoin principal, c’est de s’assurer qu’on a des marchés disponibles et compétitifs pour faire en sorte que la valeur au débarquement et vers l’exportation soit au maximum. Par la suite, l’industrie sera capable de s’organiser elle-même. »

Diversifier l’exportation n’est pas seulement pour sortir de la dépendance du marché américain, selon lui.

« Ce n’est jamais bon lorsque ta production est dirigée vers un seul marché. Ça va bien tant que ça va bien, mais du moment où il y a de l’incertitude, ça vient compromettre l’ensemble de l’industrie », évoque-t-il sans parler directement des bouleversements sur les marchés créés par la façon dont l’actuel président américain mène sa guerre tarifaire.

Québec au rendez-vous

« Le Fonds des pêches a fait ses preuves. Il a livré la marchandise », note pour sa part le maire de Gaspé, Daniel Côté. Selon lui, Québec est prêt à mettre sa part de 30 % pour reconduire le programme. « J’ai eu ouï-dire, par certains ministres, que Québec était prêt à mettre son 30 %, mais il faut qu’Ottawa mette son 70 %. Il y a une certaine transition : on voit plus de homards, on a des enjeux d’exportation. On voit aussi arriver le sébaste qui remplace la crevette sur certaines lignes. Pour s’adapter et continuer à diminuer l’empreinte écologique du secteur des pêches, on doit réinvestir dans le fonds. »

Daniel Côté a aussi rencontré récemment le ministre québécois des Pêches, Donald Martel. Ce dernier était en tournée en Gaspésie il y a quelques semaines. La semaine dernière, le premier magistrat a par ailleurs rencontré le ministre délégué au Développement économique régional, Éric Girard.

« On m’a parlé d’ouverture, mais vous comprendrez que je ne brûlerai pas des discussions privées avec certains ministres », précise-t-il lorsque questionné sur le contenu des échanges.

Le Fonds des pêches du Québec vient à échéance en mars et l’enveloppe serait épuisée.

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