Débat à la mairie de Percé
Élections municipales 2025
Les trois aspirants à la tête de la Ville de Percé ont croisé le fer dimanche lors d’un débat présenté devant une salle comble à la Vieille Usine de L’Anse-à-Beaufils.
Pierre Poirier, un retraité depuis 10 ans du monde de la scène et de la télévision, articule ses priorités autour de la transparence, des finances, de l’eau potable, de la sécurité publique, du tourisme, des loisirs et de la culture. « Il faut ramener la transparence et la communication avec nos concitoyens avec une communication bidirectionnelle », explique-t-il.
Celui qui est natif de Verdun veut notamment revamper le site Web de la Ville de Percé et instaurer une infolettre du maire pour mieux informer la population. Il rappelle aussi l’importance de chacun des centres communautaires. « C’est là que l’action se passe et qu’on devrait miser pour le futur. Percé, ce n’est pas juste le village. »
Logement, eau et asphalte
De son côté, Michel Després, 36 ans, natif de Percé et habitant de Cap-d’Espoir, note également l’importance de la communication avec les citoyens. « Tout le monde en parle. Il faut rétablir une transparence totale. On veut aussi développer Percé à l’année pour que toutes les régions soient attrayantes pour ramener des futurs citoyens. »
La question du logement le touche. « Il faut établir des appartements résidentiels, pas seulement des logements locatifs à la semaine pendant l’été pour amener du nouveau monde. Il faut aller chercher des nouveaux payeurs de taxes pour aller chercher de nouveaux revenus. »
L’asphaltage des routes municipales l’interpelle, en outre. « On a un grand territoire, il faut aller chercher une façon d’établir des belles routes. C’est rendu ridicule circuler sur les routes secondaires. »
Le maire sortant Daniel Leboeuf veut quant à lui avoir les coudées franches dans un mandat complet, après avoir été en poste pendant un peu plus de 11 mois seulement suite à une élection partielle. « Je n’ai pas eu le temps de réaliser grand-chose encore, avoue-t-il, mais on a répondu aux premières exigences de la Commission municipale. J’ai surtout compris l’importance de planifier notre travail, sinon on est juste en réaction et non en prévention. »
Il s’arrime aux candidats aux postes de conseillers qui ont préalablement débattu en parlant des questions de l’eau, du logement, des centres communautaires, de l’état des routes et de la communication.
Sur la gestion de l’eau potable, il rappelle par ailleurs que la Ville de Percé a adopté en février une résolution pour un plan de gestion des actifs en eaux. « L’UQAR va faire un inventaire des eaux souterraines pour savoir combien la municipalité va investir dans les 5, 10 ou 15 prochaines années. »

Questions du public
Questionné par le public sur les démarches faites – ou pas – pour diminuer le compte de taxes, Daniel Leboeuf a rappelé que la plupart des dépenses au budget sont coulées dans le béton.
« De 75% à 80% sont incompressibles. C’est dur de faire des compressions, surtout qu’on nous demande de rénover les routes et améliorer nos centres communautaires. Sans vouloir réduire les taxes, je pense qu’on peut être plus équitables dans la répartition du fardeau fiscal, en modulant par exemple la tarification de la collecte des ordures pour que le poids de la contribution soit moins lourd sur les familles moyennes. »
Dans un angle socioéconomique, Pierre Poirier veut mettre à profit son expérience professionnelle, tout en rappelant que les deniers ne sont pas infinis.
« On ne peut pas se payer n’importe quoi qu’on veut. Avec le budget qu’on a, on doit se limiter. Je pense à aucun développement économique dans Percé si ça coûte aux citoyens. Il faut absolument inviter des développements privés. »
Celui-ci propose aussi de mieux partager les dépenses imputables aux infrastructures touristiques entre les commerçants et les résidents. « Il y a déséquilibre présentement. Il faut rééquilibrer ça du côté des résidents pour que toutes les dépenses attitrées aux visiteurs soient affectées aux commerçants. C’est utilisateur-payeur. »
Pierre Poirier aimerait appliquer le même principe pour l’utilisation de l’eau potable aux industriels et aux commerçants, mais pas aux résidents qui ne sont pas les plus grands consommateurs.
Le candidat Michel Després abonde aussi dans le même sens. « Il faut un plan immédiatement pour les puits artésiens et de surface; avoir un service pour approvisionner nos citoyens en eau potable. »
Minimaisons et taxation
Si ce dernier n’était pas au fait du projet de piste multifonctionnelle dans le secteur de Barachois mis sur pause avec le retour en planification du rail jusqu’à Gaspé, il se dit tout de même prêt à l’étudier si les citoyens l’ont à cœur. « La chose à faire c’est de relancer le ministère. J’irais à 100% sachant qu’il a l’appui de la population. »
Quant au logement, Pierre Poirier aimerait revoir certaines positions, comme pour l’implantation de minimaisons, de condos et de logements abordables. Il n’exclut pas de demander un statut particulier pour la Ville de Percé qui avec 3000 habitants reçoit environ 500 000 touristes pendant l’été. Il ferme la porte à double tour pour une redevance touristique. « C’est l’utilisateur payeur qui doit prôner. Ce sont les commerçants, les industriels et ceux qui profitent du tourisme qui devraient avoir sur leur compte de taxes une ligne sur le tourisme pour payer ce qu’ils utilisent. Ce sont eux qui gagnent les profits sur ça, ce ne sont pas les résidents. »
Daniel Leboeuf se demande enfin s’il serait avantageux de taxer les bâtiments abandonnés, les maisons inoccupées plus de 6 mois par année et les terrains vacants inutilisés. « Si on va chercher des revenus de ce côté-là, ça serait intéressant de les mettre dans un fonds de développement du logement. »
Il cite en exemple les modèles de coopérative d’habitation ou encore des fiducies foncières communautaires où un OBNL est propriétaire du terrain pour éviter la spéculation. « Au village, le problème c’est que le prix des maisons augmente et ce n’est plus abordable pour les familles », conclut-il.
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