Le projet de quai présenté à Chandler

Pour la première fois, une vision en 3D de l’éventuel quai récréotouristique de Chandler a été présentée. Jeudi en soirée, une cinquantaine de citoyens intéressés par le projet ont pu voir les esquisses.

Reprenant la forme actuelle du quai, l’ensemble du site serait revitalisé avec de grands espaces verts sur les berges, incluant notamment une piste cyclable.

Au quai, un espace dédié à la pêche serait ajouté dans le havre et une marina y serait implantée ; un besoin pour ce genre d’infrastructure alors qu’il y a absence de port de plaisanciers entre Gaspé et la Baie-des-Chaleurs.

Une forme de rond-point serait construite au bout du quai pour permettre aux véhicules de se retourner et qui pourrait aussi servir à la présentation d’événements culturels.

La promenade sur le quai laisserait par ailleurs une place pour l’installation de mobilier urbain ou de camions de cuisine de rue à l’image de la promenade Samuel de Champlain, le long du fleuve Saint-Laurent à Québec. La Ville de Chandler n’était toutefois pas en mesure de fournir les plans 3D au journal Le Soir au moment d’écrire ces lignes.

Suggestions citoyennes

Les personnes qui ont assisté à la présentation publique ont profité de l’occasion pour évoquer divers éléments afin de bonifier le projet.

Les plaisanciers ont demandé si un service de ravitaillement serait prévu, ce qui est le cas. L’électrification de la marina est aussi ciblée alors que des bateaux fonctionnent à l’énergie électrique.

Un pêcheur commercial a même soulevé l’idée d’inclure des installations pour eux. Il indique que les pêcheurs de homard devaient débarquer les captures ailleurs.

Un parc d’hivernement assez important est aussi prévu dans le contexte où un tel site est un besoin réel pour les plaisanciers. Il a même été suggéré d’accueillir des bateaux de pêche. Aucun coût n’a été soumis pour ce projet qui doit d’abord passer par l’étape d’ingénierie.

C’est avec ce plan concret que les discussions se poursuivront avec Transports Canada, qui souhaite se dessaisir de l’infrastructure.

« C’est une première esquisse. Il y a du travail à faire, des choses à améliorer, à ajouter, à enlever. Quand les gens posent des questions, ils démontrent de l’intérêt », commente le maire sortant, Gilles Daraîche. Discuter avec des acteurs marins viendra ajouter à la réflexion, précise-t-il.

Les revenus de la marina et du parc d’hivernement viendraient par ailleurs autofinancer les opérations et maintenir les infrastructures une fois qu’Ottawa aurait payé les travaux.  

La candidate à la mairie contre Gilles Daraîche, Dominique Giroux, reste prudente sur la suite du projet, montrant toutefois une ouverture. « On est dans une première phase. C’est magnifique. Il faut voir les coûts. Est-ce que le fédéral va embarquer là-dedans ? Ce sont des questions qu’il faut se poser. Il reste encore beaucoup de choses à faire. Moi, ma priorité, c’est vraiment le logement », commente la candidate à la mairie.

Du commercial à récréotouristique

Au départ, Chandler aurait aimé garder une vocation commerciale de son quai, notamment avec l’usine McInnis à proximité, mais le volume de transbordement évoqué n’aurait pas assuré sa rentabilité. De là est venu le concept de quai récréotouristique.

Transports Canada avait de son côté trois scénarios : démolir l’infrastructure au complet, en partie ou encore un projet de revitalisation.

En 2016, une évaluation évoquait un projet de 19 millions de dollars et en 2019, près de 40 millions pour une remise à neuf. De récents chiffres ont cependant même avancé jusqu’à 60 millions.

Le quai a été fermé en 2016 pour des raisons de sécurité en lien avec sa vétusté. L’infrastructure avait été inaugurée en 1970 pour répondre aux besoins de l’ancienne papeterie Gaspésia, fermée en 1999.