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Gaspé se positionne en Amérique du Nord

Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent
Les maires de Cleveland, Toronto, Chicago et Montréal étaient notamment sur place. (Photo Daniel Côté)

Gaspé a profité d’une rencontre mercredi à New York pour se positionner dans les créneaux de l’éolien et de l’industrie navale.

Le maire Daniel Côté s’est rendu dans la métropole américaine comme membre de l’Alliance des villes des Grands Lacs et du Saint-Laurent. Celle-ci a dévoilé le Plan d’action pour la transformation économique : une feuille de route pour la croissance économique et la saine gestion de l’eau douce.

L’alliance comprend des villes du Minnesota jusqu’à Gaspé. « De notre côté, on essaie de se positionner dans le secteur éolien, explique Daniel Côté en direct de la mégalopole. Les marchés américains sont en turbulence avec les sorties assez raides du président Trump sur l’éolien. Par contre, on continue de créer des alliances avec les acteurs locaux et les États. »

Il rappelle par ailleurs l’expertise navale de sa ville pour fabriquer sur place des navires hybrides. « Ça me fait grand plaisir d’en parler à des maires qui font des efforts pour les changements climatiques. Nous, on a des secteurs qui contribuent à la transition énergétique et économique. On les met à l’avant-scène. »

Daniel Côté avec le délégué général du Québec à New York, David Brulotte. (Photo Daniel Côté)

Plan décennal

L’Alliance a présenté un plan sur 10 ans qui vise à faire de la région des Grands Lacs et du Saint-Laurent le Fresh Coast Economic Corridor. Le but est notamment de créer 18 millions d’emplois. Et d’attirer 500 000 entreprises durables toute en protégeant l’eau douce de la région.

Daniel Côté cherche à aller chercher une part de ce gigantesque gâteau. « Juste dans l’industrie navale, il y a du potentiel de quelques centaines d’emplois en partant. Dans l’industrie éolienne, tout dépendra qui prendra le pouvoir aux États-Unis dans les prochaines années. Notre marché manufacturier est très dépendant des marchés américains. Il y a du marché québécois qui s’en vient, mais ça nous prend du marché américain. C’est grâce à ce marché si on a pu faire fonctionner notre industrie dans les 10 dernières années. »

Des états américains continuent toutefois de soutenir l’éolien, alors que le gouvernement central s’est retiré.

« C’est difficile d’arriver avec un plan précis pour Gaspé dans ce grand plan global, car il y a des impondérables dont on n’a pas le contrôle. Comme membre de l’Alliance, on est capables de faire du lobbying auprès du gouvernement américain, auprès des gouvernements des états. On est 350 municipalités au sein de l’Alliance. De nous positionner, ça ne peut être jamais négatif », assure le maire.

Faire le poids?

Devant Toronto, Chicago ou Montréal, est-ce que Gaspé peut cependant se démarquer ?

« C’est sûr que l’avant-scène est occupée par les grandes villes, mais il y a beaucoup de plus petits joueurs. Duluth au Minnesota par exemple est à 80 000 habitants. Oui, c’est un peu plus gros que nous, mais il y a des villes qui se rapprochent de la grandeur de Rimouski. Il y a des villes comparables à nous pour créer des alliances. Ça ne nous empêche pas de parler avec des villes comme Montréal, Chicago ou Cleveland. Ça nous donne accès à ces maires qui peuvent entendre comment Gaspé diversifie son économie. »

Dans le contexte où le fleuve Saint-Laurent pourrait devenir plus difficile à naviguer pour les gros vraquiers ou les méga-porte-conteneurs, Gaspé pourrait par ailleurs devenir une alternative.

« Gaspé est le deuxième plus grand port naturel en eau profonde au monde et il est sous-développé. Le niveau des Grands Lacs et du Saint-Laurent va continuer à diminuer dans les prochaines décennies. Des ports comme Gaspé pourraient tirer leur épingle du jeu », évoque l’élu.

Le rail pourrait de surcroît devenir important pour une modalité des transports.

« Si on est capable d’accueillir des porte-conteneurs à Gaspé, le rail sera nécessaire. On ne pourra envoyer les conteneurs par camion. Ça prend nécessairement le chemin de fer si on se rapproche d’un port comme Halifax. C’est un truc sur du très long terme », conclut le maire.

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