Terrain du MTQ: que veulent les citoyens?

La question mérite réflexion. Que fera-t-on avec l’immense terrain de 31 700 mètres carrés au cœur de Gaspé, qui reviendra dans le giron de la Ville lorsqu’il sera décontaminé?
Plusieurs ont leur idée sur le sujet. Près de 100 personnes – incluant des organisations – ont participé aux consultations citoyennes à cet effet ou ont étoffé leur vision à l’aide de mémoires, de commentaires et d’avis. Sans compter les quelque 620 autres qui ont répondu à un sondage en ligne.
« Le niveau de participation est un témoignage puissant de l’attachement de nos citoyennes et citoyens à leur centre-ville », note d’emblée le maire de Gaspé, Daniel Côté.
Une compilation faite par la firme Raymond Chabot Grant Thornton permet de regrouper les différentes suggestions autour d’axes communs. Certains aimeraient y voir des logements abordables et sociaux alors que d’autres préfèreraient un espace vert. Des citoyens suggèrent plutôt un pôle culturel et multidisciplinaire avec bibliothèque moderne, pendant que des résidents aimeraient y implanter un nouveau complexe multisports ou encore un centre communautaire multifonctionnel. Et pourquoi pas plusieurs usages à la fois en regroupant plusieurs orientations? L’idée a aussi été lancée.
Des espaces intergénérationnels ont aussi été évoqués, tout comme un marché public ouvert avec kiosques alimentaires et jardin communautaire. Ou même des espaces de stationnement.

Des tendances
L’usage principal qui se distingue nettement est cependant l’aménagement d’un parc ou d’un grand espace vert. La préférence est particulièrement marquée chez les répondants de moins de 40 ans et de 60 ans et plus, note Raymond Chabot Grant Thornton dans son rapport de 60 pages rendu public hier soir.
Les 40 à 59 ans manifestent quant à eux un intérêt accru pour un pôle sportif ou à vocation mixte. Toutes les tranches d’âge expriment toutefois un fort intérêt pour un cadre vert et paisible, ainsi que convivial et communautaire.
Quel que soit l’usage principal envisagé, plus de la moitié des répondants souhaitent l’intégration d’un parc de jeux, ce qui en fait l’usage complémentaire le plus fréquemment mentionné.
D’autres usages secondaires reviennent également de façon récurrente, notamment un sentier récréatif, un parc urbain, un espace culturel et un marché public.
« Nous avons entendu un large éventail d’idées inspirantes et réfléchies. Il est clair que les résidents souhaitent un cœur de ville dynamique, vert et inclusif. Ces commentaires sont d’une valeur inestimable pour la suite des choses », ajoute Daniel Côté.

Le futur ex-aréna
Les consultations ont également permis de prendre le pouls quant au futur terrain qui sera laissé vacant lorsque l’aréna aura posé ses valises ailleurs.
Comme usage principal, la conservation de sa vocation en tant que pôle sportif se démarque légèrement parmi les répondants, avec une préférence marquée chez les plus jeunes. Le deuxième choix le plus fréquent chez cette tranche d’âge est l’aménagement d’un parc ou d’un grand espace vert.
En revanche, une majorité de répondants âgés de 60 ans et plus privilégient une vocation mixte ou multifonctionnelle. La vocation de pôle du savoir demeure l’option la moins populaire auprès de l’ensemble des répondants.
Parmi ceux souhaitant que le terrain soit principalement dédié à un parc ou à un grand espace vert, à des logements ou à un pôle sportif, l’intégration d’un parc de jeux ressort comme l’usage complémentaire le plus fréquemment exprimé.
Peu importe l’usage principal envisagé, plusieurs autres usages secondaires sont régulièrement mentionnés, notamment un marché public, un parc urbain, un espace culturel et un sentier récréatif.

Un plan particulier d’urbanisme
Au final, les consultations n’ont pas dégagé une vision unique et unanime pour la future vocation des deux terrains du centre-ville. Avec les différentes options mises de l’avant, le conseil municipal a décidé qu’il valait mieux se diriger vers un plan particulier d’urbanisme (PPU). Le tout permet d’encadrer le développement d’un secteur stratégique en y présentant une vision globale d’aménagement.
« La consultation a clairement montré que l’avenir de ces terrains est intrinsèquement lié à celui de tout notre centre-ville, note le maire. Lancer un PPU est un geste responsable et visionnaire. Il nous permet de prendre du recul, de planifier stratégiquement et de nous assurer que le cœur de Gaspé se développe d’une manière qui reflète les aspirations de toute notre communauté pour les générations à venir. »
Récemment, la SQI indiquait au journal Le Soir que le terrain des anciens garages du MTQ ne serait pas décontaminé avant 2026. Le futur aréna ne pourra quant à lui pas être lancé avant que Québec ne débloque une nouvelle enveloppe pour les infrastructures sportives. Et encore faut-il que le projet soit retenu, ce qui n’est pas chose faite.
Le conseil municipal estime incidemment qu’il a le temps de bien planifier la suite des choses et d’élargir la planification à un plus grand territoire avec un PPU.