Une formation mobile unique en éolien

Le Cégep de la Gaspésie et des Îles a conçu un nouveau laboratoire nomade qui permet de former des élèves en maintenance d’éoliennes à peu près n’importe où au Québec, là où les besoins se feront sentir.
La formation de 11 semaines permet d’obtenir son titre d’entrée de base de compagnon pour travailler dans un parc éolien; un technicien en maintenance d’éoliennes de niveau 1.
En premier lieu, des apprentissages théoriques sont fournis à distance, puis l’unité mobile vient compléter le tout avec des équipements spécialisés tels que l’on en retrouve dans un véritable milieu de travail. Comme si le Centre québécois de formation en maintenance d’éoliennes – situé à Gaspé – avait été condensé pour prendre la route.
« C’est une formation plus courte, qui permet aussi à des gens qui n’ont pas les préalables académiques pour aller faire l’AEC en Maintenance d’éoliennes de s’inscrire. Ça va au cœur et à l’essentiel, explique Éric Couillard, le directeur de la formation continue au Cégep de la Gaspésie et des Îles.
« Il n’y a pas nécessairement d’évaluation. On a une approche par compétence. Si elle est réussie, on passe à la suivante, sinon on l’enseigne jusqu’à ce qu’elle le soit. C’est un contexte favorable à l’apprentissage. »

Pour les Premières Nations
Pour l’instant, les projets sont ciblés envers les Autochtones, mais il n’est pas exclu d’aller au-delà des Premières Nations. La demande est effectivement déjà grande.
Entre 8 et 12 personnes peuvent être formées à la fois. Le projet est dans les faits lancé depuis un moment déjà. Depuis le 12 mai, huit étudiants des communautés mi’gmaq de la Gaspésie ont été recrutés. La formation s’est déplacée à Listuguj, en collaboration avec la MMBC (Mi’gmawei Mawiomi Business Corporation), la branche économique des Mi’gmaq.
Les participants bénéficient d’ailleurs de généreuses mesures de soutien : indemnité de base, prise en charge des frais de déplacement, appui pour les frais de garde des enfants et ensuite un maillage direct avec les entreprises éoliennes.
Déjà d’autres arrêts sont de surcroît prévus dans les secteurs de Cacouna et de Québec. « Le calendrier est en train de se remplir. C’est une bonne nouvelle pour nous. On a une belle réception et un bel accueil des entreprises », analyse Éric Couillard.
La conception et la mobilité des formations visent à réduire les barrières naturelles aux apprentissages, comme l’éloignement des lieux d’enseignement. « On peut désormais offrir des formations partout au Québec et faciliter l’emploi des communautés locales », se réjouit pour sa part la directrice générale du Cégep, Yolaine Arseneau.

Besoins criants
D’ici 2035, la province accueillera 10 000 MW de nouvelles capacités éoliennes. Pour le moment, le Cégep de la Gaspésie est le seul à offrir la formation Maintenance d’éoliennes au Québec. Il faudra environ 400 nouveaux techniciens d’ici 2029 seulement.
« Les besoins dans les prochaines années seront énormes. On parle de centaines de techniciens recherchés. L’enjeu est vraiment de taille et l’industrie fait face à des défis. Il pourrait y avoir deux ou trois remorques sur la route pour être capable de répondre aux intentions du gouvernement de transition énergétique », précise le directeur de la formation continue.
Bien que les entreprises peuvent elles-mêmes former à l’interne leurs techniciens en éolien, de la formation mobile et certifiée demeure un atout, estime Éric Couillard.
« Ce qu’on a comme écho, c’est que les industries ont une meilleure rétention de ceux qui sont passés par ici. »
Le gouvernement a d’ailleurs contribué pour 1,3 million de dollars pour développer ce projet de formation mobile. Le Cégep a en outre fourni une somme de 200 000$.
« On sait que les besoins pour la main-d’œuvre qualifiée sont croissants. Ça tombe sous le sens comme investissements pour notre gouvernement. La demande pour de l’énergie renouvelable continue de grandir », analyse Stéphane Sainte-Croix. Le député de Gaspé était présent pour l’annonce faite jeudi à Gaspé.
Plus tard, la formation mobile permettra d’obtenir la norme européenne GWO, une certification exigée par les manufacturiers pour la période de garantie des parcs éoliens.
À noter en terminant que le projet gaspésien a déjà fait parler de lui. En juin, il a reçu le prix Développement de main-d’œuvre, remis à l’occasion du gala des Énergies renouvelables de Nergica.
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