Décès du vétéran Jacques Plourde

C’est une véritable onde de choc, mais aussi de reconnaissance qui accompagne le décès d’un des derniers vétérans de la Deuxième Guerre mondiale, Jacques Plourde, 101 ans, de Rivière-au-Renard.
M. Plourde a reçu l’aide médicale à mourir sur le coup de 10 heures jeudi, un choix assumé pour celui qui était encore très vif d’esprit, malgré la maladie qui l’a affaibli au cours de la dernière année.
Le Soir a pu discuter quelque peu avec lui, quelques heures avant de recevoir l’aide médicale à mourir.
« Si je fais ça, c’est certain que je ne souffrirai plus », lance sans détour le vétéran lorsque questionné sur ses motivations pour poser ce geste.
« J’avais un cancer et j’ai essayé plusieurs sortes de pilules et ça ne fonctionnait pas. »
Malgré la prise de médicaments puissants, la douleur était devenue intenable.
« Ils me traitaient comme si j’avais un cancer du poumon », explique-t-il.
Riche héritage
Partir à 101 ans laisse ainsi une longue feuille de route en héritage à la communauté.
Vétéran de la Deuxième Guerre mondiale au sein de la Marine marchande afin de ravitailler l’Europe à feu et à sang par l’Allemagne nazie, il a ensuite fondé et dirigé son entreprise de transport à Rivière-au-Renard de 1951 à 1981 – après des études en commerce – avant de passer les rênes à son fils, puis à sa petite-fille.
Jacques Plourde s’est impliqué fortement dans son milieu, notamment comme membre fondateur des Chevaliers de Colomb, à la Légion royale canadienne et au Centre d’Action Bénévole, où il a livré la popote roulante avec son auto.
C’était une façon pour lui de contribuer au développement de son milieu qui lui a permis de faire des profits, notamment avec les contrats publics de déneigement du réseau routier de la région.
« J’ai fait beaucoup de bénévolat. J’ai commencé à faire ça lorsque j’ai commencé à faire de l’argent, raconte-t-il avec l’esprit toujours vif. J’aimais ça. J’ai beaucoup mis de temps là-dedans. Je suis content de m’en aller. Je n’ai pas à me plaindre de la vie que j’ai faite. »

(Photo François Lacasse / Club de hockey Canadien Inc)
Le maire lui rend hommage
Le maire de Gaspé, Daniel Côté, lui a rendu hommage sur les réseaux sociaux lorsqu’il a appris la nouvelle par Le Soir.
« Ça nous fait vraiment quelque chose. C’est un pilier de la communauté », explique l’élu, soulignant toute son implication dans la communauté.
« Cent un ans ! Je pense qu’il a eu une vie bien remplie. Une vie à bâtir, à préserver comme militaire nos valeurs de liberté et de paix et comme entrepreneur, développeur et impliqué dans le milieu. À peu près tout le monde l’a côtoyé, l’a vu, l’a connu; ça fera tout un vide dans le paysage », note Daniel Côté tout en offrant ses condoléances à sa famille.
La mémoire de Jacques Plourde sera honorée, assure le premier magistrat.
« C’est clair qu’un monument comme lui, on ne peut pas se permettre collectivement de l’oublier. On va laisser la famille vivre son deuil. Il y a des délais à respecter au niveau de la Commission de la toponymie du Québec avant de donner des noms à des édifices ou autre. On va laisser le temps faire son temps. »
En somme, l’élu souligne que depuis 2023, un lieu public lui est réservé.
Sur les réseaux sociaux, depuis l’annonce par la famille de son décès, les messages de sympathie sont nombreux. Tous soulignent la grandeur de l’homme. Jacques Plourde aura en définitive marqué l’histoire de Gaspé.
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