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Québec se penchera sur l’essence à Gaspé

Mercredi midi, le litre d’essence se vendait toujours 1,57 $ à Gaspé. (Photo Nelson Sergerie)

Alors que le prix du litre d’essence ordinaire a baissé graduellement au cours de l’été partout en Gaspésie et ailleurs au Québec, la région de Gaspé fait cavalier seul alors que le litre se vend 1,57 $ depuis plusieurs semaines.

Pendant ce temps, l’essence se vend à 1,49 $ dans la région de Chandler, à un peu plus de 100 kilomètres.

Le litre se détaille aux environs de 1,50 $ dans la Baie-des-Chaleurs et 1,54 $ en Haute-Gaspésie. Il est à 1,51 $ à Matane et Rimouski.

Ce constat fait durant l’été amène le député Stéphane Sainte-Croix à se questionner sur les marges de profit prélevées par les détaillants d’essence de Gaspé.

Selon les données de la Régie de l’énergie, la marge bénéficiaire était de 19,3 cents mercredi à Gaspé, alors qu’elle est de 13 cents dans la Baie-des-Chaleurs et 11,5 cents dans Rocher-Percé.

Le gouvernement caquiste se penchera sur cette question. Le député Sainte-Croix en discute déjà, notamment avec la ministre de l’Énergie.

« On a déjà commencé à avoir des discussions là-dessus compte tenu de ce qu’on observe cet été. Comme c’est bien documenté dans la région, je me sers de ça pour faire mes représentations. Oui, on va reprendre le cheval de bataille pour la suite des choses », commente le député de Gaspé.

L’essence se vend à 1,51$ actuellement un peu partout à Matane et Rimouski. (Photo Le Soir – Louise Ringuet)

Écart toujours inexplicable

À la question sur l’écart de près de 10 cents entre Gaspé et Chandler, le député rappelle que le prix plancher a été aboli pour stimuler la concurrence. « Visiblement, ici, il y a du chemin à faire », note l’élu.

« Au niveau de la marge de profit, il y a possiblement une explication derrière le phénomène et qui explique en grande partie l’écart que vit Gaspé par rapport aux autres secteurs de la Gaspésie », soumet-il dans une brève analyse.

Déjà, en juillet, le maire de Gaspé ne pouvait s’expliquer l’écart de prix entre Gaspé et Chandler.

« C’est un signe qu’il y a un manque de concurrence », disait Daniel Côté en appelant à nouveau le Bureau de la concurrence de faire son travail.

En septembre dernier, le Bureau de la concurrence estimait qu’il n’y avait pas de collusion en Gaspésie pour fixer le prix de l’essence.   

L’organisation indiquait à ce moment que la lutte contre les comportements anticoncurrentiels dans le secteur de l’essence était une priorité pour lui. Des enquêteurs avaient alors effectué des visites dans plusieurs régions du Québec afin de mieux comprendre comment les prix de l’essence étaient déterminés, dont une en Gaspésie le 18 juillet 2024.

« À ce jour, l’information obtenue ne nous a pas permis de démontrer la présence d’activités anticoncurrentielles dans le secteur de la vente d’essence au détail », notait le Bureau, rappelant que son rôle est d’enquêter sur la fixation des prix et d’autres comportements anticoncurrentiels.

Plus cher en Gaspésie

En tant qu’organisme d’application de la loi, le bureau n’a pas l’autorité de réglementer le prix de l’essence. Cette tâche relève plutôt de Québec, ajoutait l’organisme fédéral.

Le 30 janvier 2024, la Régie de l’énergie a d’ailleurs déposé un rapport de surveillance des prix de l’essence en Gaspésie. L’une de ses conclusions était que la moitié du temps, pendant cinq ans, ce sont les automobilistes de la Gaspésie qui payaient leur essence le plus cher au Québec.

De 2018 à 2023, les prix affichés moyens de l’essence ordinaire en Gaspésie « ont été généralement supérieurs à la moyenne pour l’ensemble du Québec ».

Pendant ces cinq années, la région a été au premier rang des prix les plus élevés 48 % du temps.

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