Davantage de culture mi’gmaq à Forillon

La Nation Micmac de Gespeg et Parcs Canada travaillent étroitement depuis 2020 afin de mettre sur pied un hébergement traditionnel mi’gmaq. Les deux parties veulent offrir la possibilité de s’imprégner d’une expérience immersive dans le parc national Forillon. Ce sera possible dès l’an prochain.
Le projet Um’tgi Wapg — Terre de l’aube a officiellement été inauguré cet avant-midi. Cinq wigwams (pour 17 lits) ont été érigés au Cap-Bon-Ami, face au camping du même nom, à l’entrée du premier stationnement. Ceux-ci pourront être loués dès 2026 pour y passer la nuit.
Qui plus est, les visiteurs découvriront l’histoire, les légendes, les pratiques culturelles et la spiritualité mi’gmaq à travers des activités éducatives, comme la fabrication de capteurs de rêve et de bijoux de porc-épic. Des artéfacts retrouvés à Penouille et reconstitués seront aussi exposés.

« Les invités vont pouvoir apprendre la culture de la Nation Micmac, explique la cheffe Céline Cassivi. C’est plus qu’un site touristique, c’est un hommage vivant à la mémoire, au savoir-faire et à la spiritualité des Mi’gmaq. Notre vision du monde sera découverte par les personnes en visite. Cette annonce me rend particulièrement fière. C’est un lieu de mémoire, mais aussi un lieu tourné vers l’avenir. »
Une entente qui porte ses fruits
En plus de cinq wigwams d’hébergement, un autre en forme de maison longue a été construit comme bâtiment d’accueil. Le projet est qualifié par plusieurs comme étant unique dans la province.
« Ça permet de mettre en valeur la culture mi’gmaq en Gaspésie en permettant un tourisme adéquat et authentique. De mémoire, c’est la première fois qu’il y a une aussi belle collaboration entre Parcs Canada et une communauté autochtone. Quelque chose de structuré comme ça dans un parc national, c’est une première », assure Patricia Auclair, directrice générale par intérim à Tourisme Autochtone Québec.

L’an dernier, Ottawa a signé un cadre de gouvernance partagée de 25 ans entre Gespeg et Parcs Canada pour réaliser des projets communs à Forillon.
Même si l’idéation du projet remonte bien avant cette entente, il s’agit d’une action concrète posée en ce sens.
« Cette entente nous permet d’avancer ensemble vers une gestion plus inclusive où la voix de Gespeg est pleinement entendue, reconnue et valorisée », note Hugues Michaud, directeur exécutif pour le Québec et le Nunavut chez Parcs Canada.
Question de traditions
Le site choisi est un lieu symbolique des cérémonies du soleil puisqu’il rend hommage à l’histoire millénaire des Mi’gmaq qui l’habitent. Un premier Mawiomi y avait d’ailleurs été tenu en 2017.
Um’tgi Wapg — Terre de l’aube devrait en outre être ouvert aux mêmes dates que celles du parc national Forillon. Ainsi, trois emplois seront créés au sein de Gespeg.
« C’est en ligne avec les objectifs de l’entente pour créer des opportunités de développement économique. C’est l’un des axes et nous en sommes très fiers », précise Matthieu Côté, directeur de l’Unité de gestion de la Gaspésie pour Parcs Canada.

Ottawa a injecté 185 000 $ dans le projet, évalué au total à plus de 500 000 $. La conception du site et sa réalisation ont été effectuées par des membres de Gespeg, dont Martin Jean Dubé, qui est également pêcheur commercial pour la Nation et qui a travaillé de pair avec son équipage.
« J’avais déjà vu comment ça se faisait et s’opérait avec le site de Pointe-Navarre. Je suis parti de là avec ces connaissances-là et des questions aux aînés. C’est une version moderne, mais avec un côté traditionnel. C’est une grande fierté puisque le projet est parti de ma mère qui était conseillère en 2015. »
Sa mère, Johanne Jean, explique avoir lancé l’idée il y a 10 ans. Celle-ci était alors conseillère. Elle est par ailleurs employée du Site d’interprétation Micmac de Gespeg depuis 1993.
« Nous voulons donner aux visiteurs une expérience autochtone, authentique et unique. Nos guides partageront nos histoires et nos contes. Merci de prendre le temps de découvrir notre culture, de l’écouter et de la vivre », conclut-elle.
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