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Nettoyage des berges jusqu’en Gaspésie

L’expésition se terminera le 22 août en Gaspésie. (Photo La Presse Canadienne / Graham Hughes)

La Presse Canadienne | Stéphane Blais – Mission 1000 tonnes et Stratégies Saint-Laurent lancent mercredi une tournée de nettoyage du fleuve Saint-Laurent, de Pointe-aux-Cascades, en Montérégie, jusqu’à Bonaventure, en Gaspésie.

L’objectif de «l’Expédition Saint-Laurent et ses bassins versants» est de retirer un maximum de déchets et de matières polluantes du Saint-Laurent et de ses rives.

«On part avec un autobus de 18 personnes à l’intérieur. On a une équipe de restauration écologique, une équipe de plongeurs sous-marins, une équipe de scientifiques, une équipe jeunesse et une équipe de communication», a résumé le chef d’expédition Jimmy Vigneux en entrevue avec La Presse Canadienne.

«Notre objectif est de faire des nettoyages de berges partout au Québec le long du Saint-Laurent et ses bassins versants, afin de retirer des déchets, mais aussi de mobiliser les citoyens et les municipalités à ramasser les déchets avec nous et réduire la quantité de déchet qu’on génère partout au Québec», a ajouté le chef d’expédition.

Celui-ci «invite les gens à se présenter avec de bonnes chaussures».  

Les organisateurs de l’expédition «fourniront tout le matériel de nettoyage, donc les pinces télescopiques, les gants, les sacs, les seaux».

Les corvées de nettoyage peuvent durer «plus ou moins trois heures et elles sont accessibles à toute la famille. Les enfants adorent ça»,  a expliqué le chef de l’expédition en ajoutant que «les plus aventuriers peuvent mettre des bottes de caoutchouc pour se mettre les deux pieds dans l’eau».

Une surabondance de déchets plastique

Jimmy Vigneux est cofondateur de Mission 1000 tonnes, un organisme qui a organisé près de 5000 nettoyages collectifs depuis sa fondation en 2018.

Lors des différentes corvées de nettoyage, ce sont sensiblement les mêmes déchets que les citoyens trouvent sur les berges.

«On retrouve beaucoup de plastique à usage unique. Donc, des bouteilles de plastique, des verres à café, des emballages de fast-food de grandes chaînes, des emballages alimentaires. On retrouve aussi beaucoup de mégots de cigarettes, de canettes et beaucoup de styromousse.»

Ces déchets proviennent de différentes sources.

«Parfois, les utilisateurs de plages vont laisser leurs déchets», et, dans d’autres cas, le vent pousse des déchets sur les rives «et les eaux du fleuve les transportent» sur de longue distance, a indiqué M. Vigneux.

«Nos nettoyages font une petite différence, mais le réel changement passe par la réduction de production de déchets», a rappelé Lyne Morissette, chef scientifique de l’Expédition Saint-Laurent, dans un communiqué.

Récemment, une autre initiative, l’Organisation bleue, a amassé une demi-tonne de déchets plastiques sur 10 îles de l’estuaire du Saint-Laurent. (Photo Le Soir – Johanne Fournier)

Des microplastiques dangereux

Jimmy Vigneux a souligné que «la quantité de microplastique augmente d’année en année».

Le fleuve Saint-Laurent compte effectivement parmi les fleuves les plus pollués du monde en microplastique.

Selon une étude de l’Université McGill réalisée en 2014, les concentrations de microplastiques trouvées dans des sédiments du fleuve étaient similaires à celles trouvées dans des sédiments marins les plus contaminés au monde.

Six ans plus tard, une autre étude de l’Université McGill concluait que les concentrations moyennes de microplastiques dans les sédiments et l’eau de surface du fleuve seraient de la même ampleur que celles mesurées près des villes les plus peuplées de Chine.

Beaucoup de particules de micro et de nanoplastiques proviennent de la dégradation d’articles de plastique plus gros, mais, surtout, de nos vêtements.

Une récente étude de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et de l’Université Laval montre que les microplastiques les plus abondants dans le fleuve Saint-Laurent sont les fibres textiles de polyester. Lorsqu’on lave des vêtements synthétiques dans une machine à laver, celle-ci libère de minuscules fibres de plastique qui se retrouvent dans les écosystèmes aquatiques.

«Ces microplastiques sont dangereux pour la santé humaine et plus il y en a dans nos cours d’eau, plus il y a dans notre eau potable. On consomme ces microplastiques là un peu tous les jours», a rappelé M. Vigneux.

Comptabilité et caractérisation

L’équipe de scientifiques de l’expédition compte donc prélever des échantillons de sédiments et d’eau partout sur leur itinéraire afin d’étudier la présence de microplastiques sur les berges et dans le Saint-Laurent.

Les échantillons seront ensuite analysés dans des laboratoires universitaires pour déterminer leurs compositions chimiques et la quantité de particules de microplastiques qu’ils contiennent.

«L’autre volet scientifique de l’expédition, c’est la caractérisation des déchets pour comprendre aussi quel type de déchet se retrouve sur nos berges selon les différents secteurs, les différentes régions et pourquoi certains types de déchet sont plus présents que d’autres», a expliqué M. Vigneux.

Le départ de l’Expédition Saint-Laurent et ses bassins versants a lieu mercredi 6 août, de 13h à 16h, au parc du Canal de Soulanges, à Pointe-des-Cascades.

L’équipe se déplacera en soirée au Quai de Lachine, à Lachine.

Elle se dirigera ensuite dans les Laurentides, Lanaudière, la Mauricie, le Centre-du-Québec, le Saguenay-Lac-Saint-Jean, la Côte-Nord, Chaudière-Appalaches et le Bas-Saint-Laurent. Elle terminera son expédition le 22 août en Gaspésie.

En juillet, une autre initiative, l’Organisation bleue, a amarré ses deux navires au port de Rimouski, marquant ainsi la fin du troisième chapitre de l’Expédition bleue. Le bilan de cette mission scientifique est aussi impressionnant qu’alarmant: une demi-tonne de déchets plastiques a été récupérée sur dix îles de l’estuaire.

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