Vander : des Colocs à L’Anse-Pleureuse

Depuis trois décennies et demie, Vander trace sa route musicale avec une curiosité insatiable et un style bien à lui. Avec ses 35 ans de carrière derrière la cravate, le Gaspésien d’adoption se définit comme un « éternel artiste émergent », toujours à l’affût des nouvelles sonorités qui l’entourent.
Le musicien a fait ses premières armes en Europe de 1990 à 1995 avec Les Frères Brozeur, avant de traverser l’Atlantique pour rejoindre Les Colocs de 1996 à 2000. Cette collaboration marquante avec André « Dédé » Fortin demeure l’un des chapitres les plus significatifs de sa carrière, particulièrement lors de la création de l’album culte Dehors novembre.
Depuis, Vander a multiplié les projets solo : Vander et du Beau Monde, Vander Dub expérience et son collectif Bass ma Boom Sound System, lancé en 2004. Chaque formation témoigne de sa volonté d’explorer différents univers musicaux, du reggae au folk, en passant par ses fameuses ambiances « vandérisées ».
Refuge gaspésien
Établi en Gaspésie depuis une quinzaine d’années, d’abord à Mont-Louis puis maintenant à L’Anse-Pleureuse depuis quatre ans, André Vanderbiest, de son vrai nom, a trouvé dans cette région l’inspiration et la tranquillité nécessaires à sa création.
Sa petite maison au bord du fleuve abrite désormais son studio, loin de l’effervescence urbaine et des loyers prohibitifs des grandes villes.
Récemment, l’artiste s’est illustré avec le spectacle théâtral et musical Dehors novembre, une œuvre qu’il a portée pendant trois saisons consécutives de 2021 à 2023 avec le comédien Hubert Proulx. Cette production, qui revisite l’univers de son ami disparu Dédé Fortin, a connu un succès remarquable avec 75 représentations à travers le Québec.
Aujourd’hui, Vander se produit avec Le Vander Trio, accompagné d’un guitariste et d’un contrebassiste, tout en jouant lui-même de l’accordéon. Cette nouvelle formation lui permet de revisiter son répertoire sous un angle acoustique, mélangeant ses compositions récentes aux classiques qui ont jalonné son parcours.
D’ailleurs, après avoir présenté un spectacle qui traverse ses trois décennies et demie de création, le 1er août au Théâtre de la Vieille Forge de Petite-Vallée et le lendemain à La Face B de Mont-Louis, Vander se produira un peu partout au Québec. Il reviendra à La Face B le 30 août.
Avant la prestation du trio, un autre artiste gaspésien est monté sur la scène de Petite-Vallée.
L’auteur-compositeur-interprète installé à Mont-Saint-Pierre, Emeraude Sébastien, a présenté son spectacle Le fleuve qui danse, qui fait suite à la sortie de son album éponyme de l’automne dernier.

Héritage assumé
Un quart de siècle après le suicide de Dédé Fortin, Vander a appris à composer avec cet héritage douloureux. Longtemps silencieux sur le sujet, il a finalement choisi de partager les « belles histoires » de cette époque, loin du cliché des médias et du film Dédé à travers les brumes, qui ont dépeint la vie de son ami comme une longue descente aux enfers.
« Dédé était un rigolo, confie-t-il. Je n’ai pas passé du temps avec un gars qui pensait tout le temps à se suicider ! Il y a eu de super bons moments. »
Les souvenirs des précieux moments qu’il a partagés avec Dédé Fortin lui a permis d’émerger de l’ombre dans laquelle il s’était terré pendant des années après ce triste événement. Il y a quelques années, il a même fait des interventions sur la prévention du suicide dans des festivals et des cégeps. Il lance d’ailleurs une invitation à toutes les organisations qui souhaiteraient l’accueillir pour échanger sur le sujet.
Aujourd’hui, André « Dédé » Vander continue d’évoluer, porté par cette philosophie qui l’anime depuis toujours : rester curieux, mélanger les influences et créer un univers musical unique, dont l’inspiration provient de quelque part entre l’Europe de ses débuts et la Gaspésie.
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