Actualités > Les motoneigistes décédés par asphyxie
Actualités

Les motoneigistes décédés par asphyxie

(Photo archives – Sûreté du Québec)

Le coroner Nicolas Lutzenkirchen conclut que les trois motoneigistes décédés l’an dernier dans les Chic-Chocs sont morts par asphyxie, suite à une avalanche.

Joël Crête, 35 ans, Nicolas Vanasse, 30 ans, et Bryan Forgues Morissette 33 ans – trois amis de l’Estrie – s’étaient dirigés vers la Gaspésie pour une expédition de motoneige hors-piste. Ils sont accompagnés d’un quatrième compagnon.

Le matin du 26 mars, le quatuor quitte le village de La Martre. Plus tard dans la journée, vers 17 h, les quatre hommes circulent près du mont Médaille dans la réserve faunique des Chic-Chocs.

Après avoir foulé le sommet d’une falaise, l’un d’eux entreprend sa descente mais s’immobilise dans une zone de neige profonde. Ce sera malheureusement le premier maillon d’un enchaînement critique.

Deux de ses compagnons de route vont derechef l’aider à se dépêtrer. Le couvert neigeux ne supporte cependant pas leur poids.

« La pression cumulée par les interventions successives des membres du groupe sur cette pente marquée par une dépression naturelle avait déjà accru la tension sur une plaque de neige mouillée particulièrement instable », note le coroner.

En conséquence, une avalanche se déclenche à ce moment précis, qui ensevelit les trois amis. Ce type d’avalanche ne laisse que peu de chance à ceux qui en sont empêtrés. Sa masse lourde et sa vitesse soudaine créent une force destructrice et un effet de compression.

L’avalanche n’a pas laissé la moindre possibilité de fuite aux motoneigistes, note le coroner. (Photo istock)

Hors Avalanche Québec

Le quatrième membre du groupe resté en retrait tente rapidement de localiser ses amis, mais sans succès. Il contacte sa conjointe qui appelle illico les secours, qui reçoivent les coordonnées GPS du groupe.

Une vaste opération de recherche se déploie. Un premier corps est retrouvé vers 22 h 30. Le lieu de la tragédie est isolé et difficile d’accès, très loin de l’hôpital de Sainte-Anne-des-Monts.

« L’avalanche ensevelit rapidement les trois motoneigistes sans leur laisser la moindre possibilité de fuite », analyse Nicolas Lutzenkirchen.

Dans son rapport, il rappelle que pareille expédition hors-piste en autonomie complète expose les adeptes « à des risques importants, à la fois imprévisibles et mal encadrés ».

Ce secteur échappe par ailleurs à la couverture officielle d’Avalanche Québec. Conséquemment, aucun suivi récent des conditions de neige n’était disponible. Une veille de danger d’avalanche avait tout de même été émise une semaine avant la tragédie dans des zones similaires en raison de la fragilité du manteau neigeux. L’avertissement demeure pertinent, selon le coroner, puisqu’il révèle le contexte global et le risque inhérent.

L’absence d’équipements spécialisés comme une balise, un détecteur de victime d’avalanche ou une sonde « scelle irrémédiablement l’issue », des motoneigistes, conclut le coroner.

D’autres nouvelles sur notre site Web.

Facebook Twitter Reddit