Plus de 125 films aux Percéides

Le Festival international d’art et de cinéma Les Percéides a dévoilé mardi sa programmation. Le menu est ambitieux. Plus de 125 films en provenance de 35 pays sont proposés. Parmi eux, pas moins de 25 longs métrages; une centaine de courts.
« C’est une édition record. Je dirais que c’est mon magnum opus, mon Abbey Road, celle dont je suis le plus fier », lance d’emblée le directeur de la programmation des Percéides, Guillaume Whalen.
Documentaires, fictions, animations, cinéma expérimental : toutes les formes seront à l’honneur. « On va varier dans les tons et dans les formes, c’est le moment de faire le plein de 7e art à Percé », ajoute le directeur.

Ouverture et clôture
D’abord, le Festival s’ouvrira le 18 août au Centre d’art de Percé avec la projection du documentaire Parmi les montagnes et les ruisseaux de Jean-François Lesage, tourné dans les forêts de la Baie-des-Chaleurs.
L’œuvre – présentée en primeur – s’intéresse à deux artistes exilés qui discutent d’exil, de lutte politique et de la création artistique comme réponse à l’oppression et au mensonge.
Le public découvrira également Chasser le naturel du cinéaste Mathieu Boudreau, présenté en avant-première. Ce court métrage explore la relation des chasseurs avec leur cellulaire.
À l’autre bout de la semaine, le Festival se conclura le 24 août avec Pointe noire de Pat Mire, en présence du cinéaste et de la productrice Rebecca Rhudsmith, tous deux de la Louisiane. Cette projection marque un moment historique. Ce sera la première fois que la délégation du Festival Cinema on the Bayou, partenaire des Percéides depuis six ans, viendra présenter son cinéma à Percé.
Roy Dupuis, invité d’honneur
Acteur qui se passe de présentation, Roy Dupuis est l’invité d’honneur du Festival cette année. Ce dernier a d’ailleurs le rôle principal du film de clôture, Pointe noire.
Pour souligner sa présence, Les Percéides présente sous forme de classe de maître le film Rumours, dans lequel il partage l’écran avec Cate Blanchett dans une comédie politique absurde et stylisée, coréalisé par Guy Maddin, Evan Johnson et Galen Johnson. Cannes a présenté l’œuvre l’an dernier.
Roy Dupuis sera également de la partie pour la traditionnelle Ciné-Croisière, moment signature du Festival, à bord du bateau du Capitaine Duval, le samedi 23 août.
« On met beaucoup d’emphase et d’importance sur les rencontres entre artistes et cinéphiles. C’est un moment privilégié et c’est pourquoi on en invite beaucoup », précise le directeur de la programmation.

(Photo courtoisie d’archives)
Propositions fortes
Le Festival fait une large place aux films québécois récents. La projection de plusieurs œuvres marquantes est au menu, en compagnie des cinéastes et des artistes.
Parmi eux, La mort n’existe pas de Félix Dufour-Laperrière, l’un des cinéastes d’animation les plus singuliers du cinéma québécois actuel. Le film sera présenté en primeur, lui qui sortira au Québec en septembre et qui a été vu à la Quinzaine des Cinéastes de Cannes.
Aussi, Phénix de Jonathan Beaulieu-Cyr, qui raconte un drame familial et militaire intime, sur fond de départ imminent en Afghanistan.
Ou encore Billy de Lawrence Côté-Collins ; un documentaire personnel sur la santé mentale et la schizophrénie.
« On est un festival international, mais on veut présenter le meilleur du cinéma québécois actuel », résume Guillaume Whalen.
Films internationaux
Comme chaque année, Les Percéides fait une large place au cinéma d’auteur international. Ces œuvres, souvent acclamées en festival, seront projetées avant leur sortie en salle au Québec, permettant au public de la Gaspésie de découvrir en primeur certaines des voix les plus vibrantes du cinéma mondial contemporain.
Mentionnons notamment Samia de Yasemin Samdereli (Allemagne/Somalie), basé sur l’histoire vraie de la coureuse somalienne Samia Yusuf Omar ou encoreKöln 75 – Au rythme de Vera, présenté à la dernière Berlinale, qui raconte l’album de jazz solo le plus vendu de l’histoire et l’album de piano le plus populaire de tous les temps c’est-à-dire Köln 75 de Keith Jarrett.
Le retour d’André Forcier
Après avoir présenté Ababouiné en primeur aux Percéides l’an dernier, André Forcier revient cette année avec son tout nouveau film, Ville Jacques-Carton, un essai atypique mêlant documentaire historique et fiction loufoque, présenté à Percé avant sa sortie officielle.
Pour accueillir cette sélection record, Les Percéides pourront compter sur trois lieux de diffusion : la salle de cinéma du Centre d’art de Percé, aménagée depuis trois ans dans la grange patrimoniale Charles‑Robin, le Cinéma Le Cube à Gaspé (où le Festival se déploie pour une 3e année), ainsi que le grand retour à la Vieille Usine de L’Anse-à-Beaufils, lieu emblématique du Festival de 2015 à 2019, qui deviendra désormais la maison du court métrage
« Le Festival grandit et on a besoin de plus en plus de lieux de projection. On travaille en synergie avec la pointe gaspésienne, explique pour sa part François Cormier, directeur général et artistique des Percéides. C’est une programmation de recherche, très audacieuse. Ça va permettre aux cinéphiles de découvrir tout un monde actuel du cinéma. Il y a quelques films qui font des liens avec l’histoire du cinéma. On a vraiment une vision contemporaine du cinéma d’auteur. »
Toute la programmation est disponible sur le site Web des Percéides.
Un projet de 5 millions de dollars est également dans les cartons pour la rénovation du Centre d’art de Percé.