Essence à Gaspé : un écart inexplicable

Le maire de Gaspé ne peut s’expliquer l’écart de huit cents par litre d’essence à la suite de la baisse du prix à la pompe jeudi dans le secteur compris entre Chandler et Cap-d’Espoir.
Dans ce secteur, le litre d’essence régulière se vend 1,47 $ alors qu’à Gaspé, aucune variation n’a été constatée. Il est actuellement toujours affiché à 1,57 $.
« C’est inexplicable d’avoir un écart de huit cents entre Gaspé et Chandler. C’est aussi inexplicable que tout le monde change son prix pratiquement en même temps », réagit Daniel Côté.
Le mouvement s’est rapidement généralisé à la MRC du Rocher-Percé, jeudi.
Dans cette MRC, à partir des données de la Régie de l’énergie, les détaillants encaissent lundi une marge bénéficiaire moyenne de 11,3 cents le litre, soit dans la moyenne de la dernière année.
Ceux de Gaspé ont devenus très gourmands, avec 19 cents le litre. La moyenne était d’environ 12 cents dans la dernière année.
« C’est pour ça qu’on a appelle au Bureau de la concurrence depuis des années. On leur demande une nouvelle fois de faire leur travail et démontrer qu’il y a un manque de concurrence qui fait en sorte qu’il y a toutes sortes de choses anormales, voire aberrantes et c’est monsieur et madame Tout-le-Monde », commente le maire.

(Photo Nelson Sergerie)
Pas d’activités anticoncurrentielles
En septembre dernier, le Bureau de la concurrence estimait qu’il n’y a pas de collusion en Gaspésie pour fixer le prix de l’essence.
Des enquêteurs avaient effectué des visites dans plusieurs régions du Québec afin de mieux comprendre comment les prix de l’essence étaient déterminés. Ces visites ont eu lieu dans l’Est du Québec, dont la Gaspésie le 18 juillet 2024.
« À ce jour, l’information obtenue ne nous a pas permis de démontrer la présence d’activités anticoncurrentielles dans le secteur de la vente d’essence au détail », notait le Bureau, rappelant que son rôle est d’enquêter sur la fixation des prix et d’autres comportements anticoncurrentiels.
En tant qu’organisme d’application de la loi, le Bureau n’a pas l’autorité de réglementer le prix de l’essence. Cette tâche relève plutôt de Québec, ajoutait l’organisme fédéral.
Depuis l’abolition du prix plancher par Québec, aucun mouvement n’a été constaté à Gaspé. La ville demeure l’un des endroits où l’essence se vend à prix d’or.
D’ailleurs, seules les régions du Nord-du-Québec et des Îles-de-la-Madeleine affichent des prix plus élevés qu’à Gaspé.
Certaines stations-services de la métropole affichent un prix similaire, une tendance qui n’est toutefois pas généralisée.