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Un fonds régional pénalisant la Gaspésie

Des organismes comme les chambres de commerce, Place aux Jeunes et Vivre en Gaspésie pourraient être touchées par le cadre du Fonds régions et ruralité. (Photo Le Soir – Jean-Philippe Thibault)

Les modalités du Fonds régions et ruralité sont maintenant connues. La Table des préfets de la Gaspésie déplore que les règles soient modifiées, ce qui selon elle nuira à terme au développement de la région.

Le plus important irritant, c’est la limitation des ressources dédiées au personnel des MRC qui accompagnaient le milieu pour développer des projets.

Auparavant, jusqu’à 20 % de l’enveloppe pouvait payer des salaires. Le pourcentage est maintenant limité à 5 %.

« Ce que ça fait, c’est qu’on a une bonne portion de nos employés qu’on ne peut plus payer avec ces enveloppes. On devra se retourner vers des quotes-parts vers les municipalités », avance le président de la Table, Mathieu Lapointe.

Une autre modification importante risque de créer un passage à vide.

« Sur le décaissement, c’est maintenant une entente de trois ans. Au départ, on recevra 30 % de la somme et 70 % à la fin des trois ans. Il faudra donc que les MRC avancent les montants, soit par marge de crédit ou des facilités de crédit. Ça sera la même chose pour les projets qu’on soutient. Il faudra demander aux organismes de supporter financièrement la contribution de la MRC durant la durée du projet. »

La président de la Table des préfets de la Gaspésie, Mathieu Lapointe. (Photo Nelson Sergerie)

Plusieurs organismes touchés

L’impact sera important notamment pour des organismes communautaires.

« On peut aller jusqu’à 150 000 $ pour soutenir un projet. Si on dit à l’organisme qu’on lui donne 150 000 $, il aura 30 % de l’enveloppe à la signature et 70 % lorsque le projet sera complété. On vient mettre une pression importante sur ces organismes qui n’ont peut-être pas le coussin pour absorber ces sommes. Ça va amener plusieurs enjeux », analyse Mathieu Lapointe.

Par ailleurs, le fonctionnement d’organismes ne peut plus être soutenu via le Fonds régions et ruralité.

« Ça nous limite aussi dans nos interventions dans le milieu et ça fragilise des organismes », poursuite le présidente de la Table. Ce dernier rappelle que les sommes sont déjà convenues, chaque MRC recevant environ 1 million de dollars par année.

Des exemples d’organismes qui ne pourront plus être soutenus : la Stratégie Vivre en Gaspésie, Places aux jeunes ou encore des chambres de commerce.

« Avec les nouvelles modalités, selon les informations qu’on a, on ne pourrait plus les soutenir », précise celui qui est aussi préfet de la MRC d’Avignon.

Payer pour les autres

Mathieu Lapointe se demande d’ailleurs pourquoi Québec limite les interventions dans ce fonds, qui était reconnu comme agile et souple.

Le président de la Table croit que, conséquemment, la Gaspésie paie pour d’autres régions qui n’ont pas bien géré leurs enveloppes.

« C’est ce qu’on sous-entend de ces décisions comme quoi il y aurait peut-être eu de l’abus dans certaines régions. Ce n’est pas notre cas. Ce qu’on dit au ministère, c’est que si des régions ou des MRC n’ont pas respecté les anciens critères, faites-les appliquer et ne serrer pas la vis pour ceux qui respectaient les règles », réclame Mathieu Lapointe qui garde tout de même espoir de convaincre Québec de faire changer les choses.

Les premiers signaux en ce sens avaient été reçus en décembre dernier. Ce fonds est le principal outil de développement des MRC.

À l’époque, Mathieu Lapointe avait même discuté de la question avec le ministère des Affaires municipales. Il réclamait alors que le fonds garde la même mouture.

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