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Osisko en mode solution pour le dénoyage

La fosse à dénoyer contient environ 35 millions de mètres cubes d’eau cuivrée. (Photo Gino Boucher)

Quelque 70 personnes ont écouté une présentation de Métaux Osisko qui a fait le point mardi soir, particulièrement sur l’aspect environnemental de l’éventuelle relance de Mines Gaspé à Murdochville.

Ces présentations publiques sont devenues une tradition afin de faire une mise à jour sur les différentes avancées de l’entreprise.

Par exemple, depuis le début de la saison de forage 2025 l’hiver dernier, pas moins de 43 forages ont été effectués sur une profondeur de 31 509 mètres, sur un total prévu de 120 forages sur plus de 110 000 mètres, essentiellement sur le mont Copper.

Un des principaux enjeux mentionnés aux citoyens attentifs durant la présentation d’environ 40 minutes a été la concentration de cuivre trop élevée dans l’eau de la fosse.

Quelque 70 personnes ont écouté la présentation de Métaux Osisko mardi soir. (Photo Nelson Sergerie)

L’entreprise doit trouver une recette pour la diminuer avant de dénoyer la fosse et envoyer l’eau dans la rivière York, afin de protéger le saumon.

« Quand on va dénoyer la fosse, on veut s’assurer qu’il n’y ait pas de cuivre. On va protéger les saumons et on va procéder lentement pour que la rivière puisse recevoir cette eau », précise la vice-présidente opération de Métaux Osisko, Alexandria Marcotte.

Entre deux et quatre ans

Une centaine d’essais ont été faits jusqu’à maintenant pour trouver la recette idéale.

D’autres tentatives pourraient être effectuées dans la rivière en septembre avec l’objectif de lancer le dénoyage à l’été 2026. Le processus pourrait s’étirer entre deux et quatre ans.

Tout va dépendre surtout du facteur météorologique et des quantités de précipitations qui s’abattront sur Murdochville durant cette période.

La minière a promis lors de la soirée qu’elle reviendra devant la population avant de lancer l’opération de dénoyage.

Une pêche expérimentale sera aussi faite aussi pour caractériser l’état du saumon dans la rivière afin de pouvoir suivre son état de santé durant l’opération et aussi permettre de préserver son habitat.

« Métaux Osisko veut faire des recherches en même temps que les travaux se font », ajoute Alexandria Marcotte.

La vice-présidente opération de Métaux Osisko, Alexandria Marcotte. (Photo Nelson Sergerie)

L’inventaire faunique a par ailleurs permis de noter la présence de la Grive de Bricknell, un oiseau qui possède un statut particulier. Des mesures de protection devront être envisagées. La caractérisation de la flore est à venir.

Vers 2030

Les forages permettront de déposer une estimation de la ressource en février prochain.

« On veut vraiment définir la ressource, car ce sera important avant de faire l’étude économique », poursuit Mme Marcotte.

C’est par la suite que l’étude économique sera enclenchée avec un peu de retard sur le calendrier initial. Elle devrait être conclue vers la fin de 2026 pour se diriger vers les études environnementales aux environs de 2028.

Si tout se passe bien, l’exploitation de la mine pourrait se faire au tournant de l’année 2030.

Osisko avait présenté en juin de nouveaux résultats de forage qui montraient une moyenne de cuivre variant entre 0,25 % et 1,92 %, cette dernière valeur se trouvant sur un court segment de 30 mètres au sud du mont Copper. Ces données seront incluses dans une nouvelle estimation des ressources.

Selon l’entreprise, la ressource minérale présumée est de 670 millions de tonnes à une teneur moyenne de 0,38 %. Le futur s’annonce intéressant et rentable.

« On pense que oui. On continue à forer et tant qu’on est ici, la réponse est oui. C’est ce que croit Métaux Osisko », affirme la vice-présidente opération de Métaux Osisko.

La mairesse de Murdochville, Délisca Ritchie-Roussy. (Photo Nelson Sergerie)

La mairesse toujours optimiste

Présente à la soirée d’information, la mairesse, Délisca Ritchie Roussy, n’a pas caché son optimisme sur la relance de la mine qui a marqué l’histoire de sa ville.

« Ça avance très bien. On est vraiment informés de leur part. Ils ne cachent rien. On a toute l’information nécessaire. Je me sens très bien avec ça. »

Selon elle, les citoyens sont généralement d’accord avec le projet de relance.

« Pour leurs enfants et leurs petits-enfants. Il y a des grands-parents dont leurs petits-enfants sont partis à l’extérieur pour travailler. S’ils peuvent travailler ici… parce qu’ils vont engager pas mal de monde », croit la mairesse.

Elle n’aurait jamais cru qu’une mine de cuivre pourrait être relancée à Murdochville.

« Quand ça a fermé, on n’a jamais pensé demander à Noranda s’il restait du cuivre. On pensait qu’il n’y en avait plus du tout », lance-t-elle.

Rappelons que que Mme Ritchie Roussy entend solliciter un dernier mandat à la mairie pour mettre tout en place.

« Surtout négocier l’après-mine. Quand ils vont ouvrir, on va déjà négocier la fermeture avec des clauses bien établies », promet-elle pour éviter une répétition de l’histoire.

Le 25 août 2002, les citoyens s’étaient prononcés par référendum pour la fermeture de la ville après la fin de l’exploitation de la mine en 1999 dans un premier temps et de la fonderie par la suite en 2002.

Quelque 600 personnes avaient perdu leur emploi durant ces deux séquences de fermeture.

Québec avait cependant refusé le résultat et maintenait la ville ouverte.

En 2003, un centre d’appels était implanté pour favoriser une relance économique et créer quelque 55 emplois. Celui-ci est aujourd’hui fermé et les emplois ont été délocalisés en télé-travail.

Dans les belles années de la mine, entre 1974 et 1982, quelque 2000 travailleurs œuvraient aux installations de Mines Gaspé.

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