Course contre la montre pour un toit

À quelques jours du traditionnel 1er juillet, les Services d’aide à la recherche de logement (SARL) étaient sur le pied de guerre pour accompagner les locataires en difficulté.
«Le but de l’opération consiste à ne laisser personne pour compte», souligne Sébastien Olivier, directeur des communications de la Société d’habitation du Québec (SHQ), qui gère les Services d’aide à la recherche de logement. On s’assure d’offrir une solution aux personnes, même si elle est temporaire. Mais, on ne laisse personne à la rue.»
Les gens qui n’ont pas trouvé de logement au 1er juillet peuvent profiter de mesures d’urgence. Financées conjointement par la Ville de Rimouski et le gouvernement du Québec, celles-ci permettent d’héberger temporairement les personnes sans logis dans des motels ou des hôtels.
Des dizaines de personnes sans logement permanent
Une dizaine de personnes cherchaient encore une solution permanente à la fin juin dans Rimouski-Neigette. Le directeur général du SARL Rimouski-Neigette constate que, malgré des chiffres similaires aux années précédentes, le profil des demandeurs évolue.
«En général, ce sont des personnes aux finances très limitées, observe Daniel Bélanger. Mais, ça peut aussi être des gens qui ont un bon salaire et qui n’arrivent pas à trouver un logement disponible.»
Cependant, la réalité dépasse largement le mythe du 1er juillet. Les demandes affluent tout au long de l’année. Ainsi, 122 personnes ont bénéficié de l’accompagnement du SARL. De ce nombre, 50 ont besoin d’une chambre semi-meublée à 500$.
«Mais, ça n’existe pratiquement plus sur le territoire de Rimouski-Neigette», déplore M. Bélanger. Cette situation génère de «l’itinérance cachée», où des citoyens vivent temporairement chez des proches, faute d’options abordables.
«Mes collègues ont trouvé le mois de juin très compliqué, admet M. Bélanger. Ils ont eu des cas à régler, mais ils ont aussi plein de belles histoires à raconter. On a toujours confiance; on finit toujours par trouver quelque chose. Des fois, c’est juste le temps qui nous manque pour trouver une solution au bon moment.»
Les statistiques révèlent des écarts notables entre les MRC. Dans La Mitis, 70 dossiers ont été traités depuis janvier, dont la moitié d’entre eux ont trouvé une solution durable. En Matanie, 78 des 100 ménages accompagnés par le SARL ont déniché un logement permanent.

Pas de SARL en Gaspésie
La situation se complique en Gaspésie, qui est dépourvue de SARL. À Chandler, le directeur de l’Office d’habitation, Simon-Pierre Dubé, confirme que «la situation est difficile», bien que comparable à l’année précédente. En dépit de leur nécessité, les nombreuses rénovations en cours dans le parc de logements sociaux de Chandler réduisent temporairement l’offre disponible.
Ces projets de rénovation, soutenus par la SHQ, peuvent s’étaler sur six à dix mois, période pendant laquelle les locataires doivent être relocalisés. Or, cette amélioration du parc immobilier accentue momentanément la pression sur un marché locatif déjà tendu.
SARL
Au Québec, 40 municipalités sont dotées d’un Service d’aide à la recherche de logement. Ces services sont offerts par divers organismes, tels que les Offices municipaux d’habitation (OMH) et la Société d’habitation du Québec (SHQ). Ils visent à accompagner les personnes dans leurs démarches pour trouver un logement adapté à leurs besoins, que ce soit sur le marché privé ou dans le logement social.
Pour chaque dollar investi par les municipalités qui se prévalent de ce programme, la SHQ ajoute 1$.
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