Stéphane Sainte-Croix : 5 dossiers chauds

Si le député de Gaspé Stéphane Sainte-Croix a qualifié sa dernière session parlementaire de « satisfaisante », certains dossiers ont retenu l’attention plus que d’autres. En voici cinq qui ont fait couler beaucoup d’encre.
L’aréna de Gaspé
C’est l’éléphant dans la pièce. Le Soir révélait le mois dernier que la construction d’un nouvel aréna à Gaspé se classait au 19e rang des meilleurs projets dans la province selon un pointage élaboré par Québec. Ce n’était pas suffisant pour obtenir un financement du provincial, alors qu’un autre projet de nouvel aréna à Sept-Îles qui arrivait au 47e échelon obtenait quant à lui le feu vert.
Stéphane Sainte-Croix n’avait pas commenté publiquement jusqu’ici. Questionné sur le sujet lors de son bilan de session, le député rappelle que le pointage accordé dans l’évaluation des projets n’est pas une fin en soi; que d’autres critères ont dû être étudiés pour faire des choix.
« Il y a plusieurs facteurs en plus de la note associée au projet qui sont pris en compte dans le choix et la répartition des projets par les analyses du ministère [de l’Éducation]. On parle notamment d’une certaine répartition régionale », explique-t-il.
D’autres facteurs
L’élu souligne aussi que l’envergure des projets est à considérer pour avoir un équilibre des investissements.
« Il y a aussi le type d’infrastructures et l’historique des régions. C’est considéré à travers le programme PAFIRSPA et ça vient compléter l’analyse strictement chiffrée. Il doit y avoir une certaine équité sur l’ensemble du territoire québécois. Le maire [de Gaspé] a raison de dire que son projet est bien coté. C’est un excellent projet, mais qui s’inscrit dans un cadre plus large qui doit être considéré dans l’ensemble des projets déposés à travers des petits, moyens, gros, dans une diversité et une mixité sur l’ensemble du territoire. »
Stéphane Sainte-Croix note que 202 projets ont été financés dans le PAFIRSPA dans 100 des 103 MRC de la province. Et que si la seule logique de pointage avait été considérée, seulement 32 auraient été retenus. Et que plus de 1,16 milliard de dollars auront été investis dans les infrastructures sportives après le prochain appel à projets. « C’est une priorité de notre gouvernement. On est confiants pour la suite des choses pour Gaspé. »

Lettre aux élus
Une certaine brouille a pu être sentie cet hiver entre le député de Gaspé et des élus municipaux de la ville éponyme. En mars, Stéphane Sainte-Croix n’a pas semblé apprécier la sortie de certains conseillers qui dénonçaient le manque de financement des centres d’action bénévole (CAB) de la Gaspésie ayant mené à l’arrêt pendant tout le mois de mars de leurs accompagnements en transport aux personnes de 65 ans et plus.
Le conseiller Réal Côté avait parlé de coupures, alors que le CISSS de la Gaspésie n’avait pas reconduit une somme d’urgence supplémentaire de 200 000$ accordée précédemment. La sémantique utilisée semble avoir fait tiquer le député. Il a acheminé une lettre au maire Daniel Côté à qui il invitait « à porter une attention particulière à la véracité des informations diffusées publiquement ».
S’agissait-il d’un faux pas, en rétrospective? Stéphane Sainte-Croix estime plutôt que les citoyens sont en droit d’avoir des informations justes et éclairées pour bien se positionner.
« La façon dont la chose avait été communiquée, c’était à peu près de dire que le gouvernement du Québec avait abandonné les centres d’action bénévole, ce qui était faux puisqu’il y avait négociation en bonne et due forme. J’aurais apprécié qu’on laisse le dossier cheminer et arriver à une entente consensuelle entre le CISSS et son bénéficiaire. »
Il ajoute qu’il est important de donner l’heure juste comme élu; de cadrer le tout dans l’ensemble de la situation. « C’est important quand on prend la parole de le faire avec toute la rigueur possible pour avoir une compréhension globale pour que le citoyen puisse se faire une tête. J’ai jugé que je devais poser un geste pour rectifier le tir puisqu’il manquait plusieurs éléments à la sortie de M. [Réal] Côté. On a tourné la page et la vie continue. »
RénoRégion
Le programme RénoRégion a été amputé de 52%. La décision a été très impopulaire dans les MRC excentrées des milieux urbains. En Gaspésie, des sommes de 5,2 millions de dollars ont été investies depuis 2023. La subvention moyenne est de 18 394 $.
Plusieurs ont dénoncé la position intenable prise par la ministre responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau. Stéphane Sainte-Croix a pour sa part d’emblée signifié sa déception de voir le programme suspendu.
« Je l’ai dit haut et fort à la sortie du budget que je ne comprenais pas le geste. Ça me paraissait injustifiable. On a corrigé le tir dans un premier temps pour s’assurer de recapitaliser l’enveloppe. On va voir maintenant comment on va maintenir la cadence. »
Le caribou
Les élus de la Haute-Gaspésie et le gouvernement de la CAQ ne sont pas au diapason dans le dossier de la protection du caribou. Le préfet Guy Bernatchez ne cache pas son mécontentement. La MRC a récemment déposé un document de 22 pages en réponse aux mesures annoncées par Québec. D’autres mémoires ont été déposés par le passé, mais rien qui semble être une voie de passage à la satisfaction de tous. Le député Sainte-Croix croit tout de même qu’une vision commune est conciliable.
« Il le faut. On a un objectif de résultat et une responsabilité collective. Il y a un équilibre qui n’est pas simple, je le reconnais, entre l’écologie et l’économie. C’est un dossier polarisant, pas facile dans le dialogue, mais il faut continuer avec des approches pour reconnaître les spécificités de la Haute-Gaspésie en termes d’indice de vitalité économique et d’occupation du territoire, et de donner accès à l’arrière-pays. »
Il ajoute que l’objectif est de trouver des solutions pérennes. « C’est un travail en continu, avec des espèces mobiles sur le territoire, avec des enjeux en foresterie, tourisme, villégiature. Les gens de la Haute-Gaspésie sont très fermes sur leur position. On doit trouver des moyens qui allient les deux parties. C’est un travail difficile, qui amène des prises de décision importantes. On veut arriver avec un maximum de consensus. Je fais partie de ceux qui y croient, qui privilégient le dialogue. »

Le retour du train
La réhabilitation du chemin de fer jusqu’à Gaspé a fait un pas de recul. Elle est passée de « en réalisation » à « en planification » dans le plus récent Plan québécois des infrastructures. La liste des investissements routiers présentée récemment montrait que 561 millions dollars de moins étaient réservés pour le réseau ferroviaire. Six chantiers sur 15 ont été mis sur pause. Plusieurs craignent que le projet n’aboutisse jamais et ne cachent plus leur impatience.
Stéphane Sainte-Croix veut se faire rassurant et y croit toujours. « C’est majeur et c’est toujours dans les cartons. Rien ne m’indique le contraire. »
Il rappelle qu’au 31 mars, plus de 344 millions de dollars ont été investis dans le rail entre Matapédia et Gaspé, dont 60 millions entre Port-Daniel-Gascons et Gaspé. « Les dépassements de coûts sur le tronçon 3 nécessitent une nouvelle planification, avec un comité d’expert et la Société de chemin de fer de la Gaspésie pour trouver des pistes de solution pour maintien de la cible budgétaire et un échéancier réaliste. Ça demeure un dossier prioritaire sur le territoire gaspésien. »