Fraude évitée par des employés dévoués

Léa Roy et Simon Roy Grenier, deux employés du Super C à Chandler, ont évité à une personne vulnérable et bouleversée de se faire frauduleusement dépouiller de milliers de dollars. Grâce à leur vigilance, ils ont pu contrecarrer une fraude de type « Grands-parents », bien connue dans le milieu policier.
En sa qualité d’adjointe administrative, Léa Roy a remarqué que quelque chose clochait lorsqu’une dame s’est présentée à elle pour faire un transfert bancaire via Western Union, une plateforme bien connue pour envoyer de l’argent à l’international. En fait, il s’agissait de cinq transferts de 1000$ chacun à cinq personnes différentes. La dame d’un certain âge semblait hésitante et stressée.
« J’ai trouvé ça louche dès le départ. La dame pensait aider sa petite-fille à payer des avocats alors j’ai refusé de le faire. Dans notre formation comme agent d’envoi et de réception, on nous dit de refuser la transaction si on a le moindre doute que c’est de la fraude. »
Devant l’insistance de procéder au transfert des sommes, elle a demandé à son directeur, Simon Roy Grenier, de venir lui porter assistance.
« Ce n’est pas normal de faire des virements au Cameroun pour sa propre petite-fille. Ils utilisent parfois l’intelligence artificielle pour imiter la voix. Ça peut avoir l’air très vrai », explique-t-il.

Une fraude en hausse
La Gaspésie n’est évidemment pas épargnée. En avril, un homme de Port-Daniel a fait face à plusieurs accusations dans La Côte-de-Gaspé. Il a été intercepté à Rivière-au-Renard après une douzaine de signalements de fraude de type faux représentant. En mai, d’autres fraudes téléphoniques étaient signalées dans la MRC. La sergente Isabelle Cyr, coordonnatrice locale en police communautaire, confirme la recrudescence.
« C’est vraiment un sujet d’actualité, la fraude. On ouvre des dossiers régulièrement pour ça au poste et régionalement, c’est très fréquent. On multiplie nos efforts de prévention alors de voir des employés en mesure d’intervenir, moi je leur lève mon chapeau. Tout le monde est susceptible à un certain moment d’être victime de fraude. Ça ne prend qu’un moment de vulnérabilité. Je pense qu’on a une responsabilité collective de s’impliquer dans tout ça. »
Reconnaissance
Les policiers de Chandler ont remis aux deux employés concernés des certificats de reconnaissance, pour leur dévouement et leur vigilance.
D’autant plus que ce n’est pas la première que Simon Roy Grenier observe des stratagèmes frauduleux. Celui-ci a vu le nombre de tentatives de fraude augmenter dans les dernières années. « Ce n’est pas quelque chose qu’on voyait il y a quatre ans quand j’ai commencé comme directeur. C’est triste parce qu’il y a beaucoup de drames derrière ça. Il faut être vigilant. »
Malheureusement, certaines histoires finissent plutôt mal. Il a lui-même connu des personnes qui ont englouti toutes leurs économies dans différents stratagèmes. Il a par exemple vu une dame qui avait un historique de transferts monétaires vers un pays africain qui envoyait de l’argent en pensant acheter des statues artisanales qui auraient eu une valeur importante.
« Je remarquais que lorsqu’elle était au comptoir sur le point de payer, le monsieur à l’autre bout du fil l’appelait vraiment souvent. Il était très agressif au téléphone. La dame ne voulait rien savoir en disant qu’elle connaissait bien l’import-export et c’était vrai. Mais j’ai eu une bonne discussion avec elle dans mon bureau pendant près d’une heure et j’ai confronté l’arnaqueur. Avoir la formation sur la fraude c’est une chose, mais encore faut-il la prendre au sérieux et appliquer ce qu’on nous montre. On essaie de tenir ça rigoureusement ici pour protéger les gens », conclut-il.