René Lévesque au Musée de la Gaspésie

Après une escale à Québec au Musée de la Civilisation, René Lévesque, probablement le plus célèbre des Gaspésiens, vient de poser ses valises chez lui en Gaspésie.
Dès le 12 juin, le grand public pourra en apprendre davantage sur le journaliste, le correspondant de guerre et l’homme politique qu’il est devenu à travers l’exposition René et Lévesque, conçue par le musée de la Civilisation en collaboration avec la Fondation René-Lévesque.
Grâce à un corpus d’objets et d’archives en grande partie inédit, dont plusieurs ont été prêtés par des citoyens dans le cadre d’un appel à objets, le public aura accès à une facette intime de celui qui a profondément marqué l’histoire contemporaine du Québec.
« Les gens vont pouvoir voir des objets qui vont leur faire découvrir René Lévesque sous un aspect plus personnel. Les objets présentés sont issus en grande majorité d’un appel à objets auxquelles différentes personnes ont répondu ; des gens qui l’ont côtoyé de près ou de loin », explique la conservatrice du Musée de la Gaspésie, Vicky Boulay.

René Lévesque pour tous les goûts
Parmi les objets réunis, il y a un microphone de la station radiophonique CHNC qu’il a lui-même utilisé. À l’été de ses 15 ans, en 1938, le jeune René Lévesque avait déniché un travail à la station de radio de New Carlisle, située tout près de la maison familiale.
Ou encore la table de poker sur laquelle René Lévesque avait pour habitude de jouer aussitôt qu’un 15 minutes de son horaire se libérait. Des lettres intimes du temps où il étudiait au Séminaire de Gaspé ont aussi été retrouvées ; missives envoyées alors qu’il était loin et coupé de sa famille.
Un manuscrit de la pièce de radiothéâtre Aux quatre vents représente un morceau rare puisque peu de gens savent que le jeune étudiant a tenté sa chance dans cette voie. Ce n’est que récemment que ce petit secret a été révélé.
Le calot qu’il a littéralement porté comme correspondant de guerre pour les États-Unis et la machine à écrire (une Remington Rand, Deluxe Model 5) sur laquelle il pondait ses articles — prêté par son fils Claude — peuvent également être observés.
« Ce sont vraiment des objets qui nous permettent de comprendre qui il était, et pourquoi il a pris certaines décisions politiques pendant sa vie, note Vicky Boulay. Mais ce n’est pas axé uniquement sur sa carrière politique. On ne se prend pas la tête à devoir expliquer tout le mouvement politique québécois de ces années-là. Je suis d’ailleurs particulièrement contente de la place accordée à la région. Je pense vraiment que son enfance en Gaspésie a forgé la personne qu’il est devenu. »

Legs social, politique et culturel
Sans généraliser, les jeunes générations sont très peu au fait de la carrière de journaliste de René Lévesque, de correspondant de guerre pour l’armée américaine et des jalons de son ascension en politique. Et peu de Québécois connaissent sa tumultueuse enfance et adolescence ainsi que son saut dans la vie d’adulte comme un jeune homme différent, ultra brillant et effronté.
René et Lévesque, c’est la rencontre entre l’homme intime et l’homme public, et par ces reflets croisés, le visage moins connu de celui dont le legs social, politique et culturel teinte encore la société québécoise.
« Accueillir cette exposition, c’est rendre hommage à l’un des plus grands Gaspésiens de notre histoire. C’est aussi permettre à notre communauté de redécouvrir un homme complexe, passionné et profondément humain, dont l’héritage résonne toujours », se réjouit Martin Roussy, directeur général du Musée de la Gaspésie.
L’exposition pourra être appréciée jusqu’au 30 novembre. Pour d’autres nouvelles culturelles, cliquez sur ce lien.