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Vers un nouveau centre-ville à Gaspé

Jusqu’à 320 nouveaux logements pourraient voir le jour dans le nouvel écoquartier développer par Gestion Bourgade. (Photo courtoisie)

Depuis quatre ans, Gestion Bourgade travaille sur un concept d’écoquartier près du dépanneur Couche-Tard, des bureaux de la GRC et de l’ancien Latini, aujourd’hui déconstruit. Ce sera pratiquement l’équivalent d’un nouveau centre-ville à Gaspé.

Peu de détails avaient été dévoilés publiquement jusqu’ici. Le projet porté par la famille Bourdages a finalement été présenté au grand jour, mardi. La Ville de Gaspé et le promoteur ont conclu une entente de principe en vue de développer Le Faubourg du Ruisseau.

Globalement, un nouveau quadrilatère résidentiel et commercial verra le jour. Une entrée se situera sur la route 198 près du bâtiment de la GRC, et une autre reliera la rue Frémont, près du Esso. Une route perpendiculaire sera aussi construite vers le sommet de la montagne, pour environ 900 mètres de nouvelles rues.

Plus de 300 logements

Au total, jusqu’à 22 lots pourront être vendus pour y ériger des logements et des commerces de proximité; un nombre qui sera malléable selon les envies des promoteurs.

Chose certaine, ces derniers devront développer des habitations avec au minimum 6 logements, comme un jumelé trifamilial, un multilogement collectif ou des condos. Le potentiel est de 320 nouveaux logements. Le taux d’inoccupation des appartements à Gaspé était de 0,3% l’an dernier selon les données de la Société canadienne d’hypothèques et de logement. Le taux d’équilibre se situe entre 1% et 3%.

« Ce qui a été à la base de la réflexion pour mon frère et moi, c’était d’apporter l’entreprise que nos parents nous lèguent à un autre niveau », explique Sophie Bourdages, vice-présidente projets et administration chez Gestion Bourgade.

L’entreprise familiale est née en 1992, fruit d’un investissement d’Évangéliste Bourdages et de sa partenaire de vie Fabienne Henry. Évangéliste Bourdages est bien connu dans le milieu pour avoir fondé le Groupe Ohméga en 1982. Il a plus tard contribué à mettre sur pied le TechnoCentre éolien, aujourd’hui Nergica.

Sophie et son frère Dave ont maintenant pris la relève et veulent offrir un quartier résilient et durable. Le concept s’échafaude autour d’une densification douce, intégrée au paysage et respectueuse de l’environnement (92% des milieux humides seront préservés).

Les déplacements favoriseront la marche, le vélo et le transport collectif. Le couvert forestier sera quant à lui peu coupé. « Les routes vont être dégagées, même en hiver. On n’a pas prévu de trottoirs, mais des bandes piétonnes et cyclables à même l’asphalte. Il n’y aura pas de voyagements fréquents qui viendraient perturber la circulation et la mobilité durable du quartier », précise Sophie Bourdages.

Le maire de Gaspé, Daniel Côté, accompagné de Sophie Bourdages, vice-présidente projets et administration chez Gestion Bourgade. (Photo Le Soir – Jean-Philippe Thibault)

50-50

Le maire Daniel Côté a pour sa part qualifié ce projet qu’il qualifie lui-même de nouveau centre-ville de « plus gros développement résidentiel et commercial de l’histoire de la Ville de Gaspé ». La première pelletée de terre est prévue pour la fin de l’été. La municipalisation des rues pourrait se faire d’ici Noël. Gestion Bourgade a acquis une immense parcelle de terrain de plus de 1 million de mètres carrés. D’autres phases pourraient voir le jour pour gonfler davantage le secteur. Une réévaluation sera faite en 2027.

Déjà 2 millions de dollars ont été investis par les promoteurs pour l’acquisition des terrains. Un autre 5 millions devrait être injecté pour les différentes infrastructures de services, comme l’aqueduc et les égouts. Gestion Bourgade rappelle au passage qu’elle ne construira pas elle-même les nouveaux immeubles, mais s’occupera de revendre les lots. La Ville de Gaspé en achètera quelques-uns, qu’elle pourra elle-même céder ou revendre par la suite.

Un partage à parts égales des coûts de construction des infrastructures municipales a d’ailleurs été conclu. Une première résolution sera proposée afin d’autoriser l’achat d’une partie du projet par la Ville pour 2 millions. Cette portion pourrait accueillir entre 60 et 100 logements résidentiels, selon les modèles que proposeront d’éventuels bâtisseurs.

Endroit stratégique

Avec une hypothèse de 320 logements construits sur l’ensemble des terrains, la première phase du projet pourrait représenter une valeur de 65 millions en nouvelles constructions. L’emplacement choisi est d’ailleurs l’un des rares à pouvoir accueillir sans trop de problèmes de nouvelles habitations qui seront reliées à l’aqueduc et l’égout.

« C’est une localisation stratégique, explique le maire Danie Côté. Le seul secteur où on avait une possibilité d’expansion au niveau de l’aqueduc et d’égout, c’était ici autour de l’hôtel de ville. On a de la place sur nos conduites, notre usine d’épuration et nos puits d’eau potable. On est aussi proches des services. »

La Ville de Gaspé a calculé qu’à terme, les revenus de taxes foncières pourraient représenter de nouvelles entrées de 800 000$ à 850 000$ annuellement.

Le projet est parti du bon pied avec le cabinet de notaires Simard Côté Monette qui a déjà signifié ses intentions d’acquérir le premier lot. L’entreprise déménagera ses valises de la rue de la Reine de l’autre côté du pont. D’autres promoteurs ont fait des approches, mais rien d’officiel pour le moment. « Plus on construit de logements, plus il y a de monde qui veulent s’installer. J’ai foi que les potentiels 320 unités de logement puissent faire en sorte de contribuer au nouvel essor de Gaspé », conclut Daniel Côté.

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