Pas de moratoire à la rivière Petit-Pabos

Un moratoire pour des coupes forestières dans le bassin versant de la rivière Petit-Pabos n’est pas sur le radar de Québec pour le moment, confirme le cabinet de la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina.
Depuis un moment déjà, plusieurs organisations locales et régionales demandent un moratoire sur les coupes forestières dans la ZEC Pabok, et plus précisément dans le bassin versant de la rivière Petit-Pabos, un territoire visé par un projet d’aire protégée. Il faudra cependant attendre de voir quels projets seront sélectionnés. « Une demande de moratoire sur un projet d’aire protégée durant le processus de sélection des projets retenus n’est pas une option retenue par le gouvernement », explique par courriel le cabinet de la ministre.
Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs rappelle au passage que les activités de mise en valeur des ressources naturelles et du territoire pourront se poursuivre sur les territoires visés par les propositions d’aires protégées, jusqu’à l’obtention du consensus gouvernemental final, le cas échéant.
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Un peu plus tôt, la Ville de Chandler a aussi fait la demande de moratoire à la MRC du Rocher-Percé. Elle se disait préoccupée sur plusieurs points, dont la zone de coupe près de la rivière à saumon et l’absence d’études spécifiques sur la présence d’espaces à statut précaire, notamment.
La MRC n’a cependant pas donné son appui à la demande. Le préfet Samuel Parisé avait expliqué en février devoir prendre compte des impacts environnementaux, sociaux et économiques. Des discussions avaient été menées avec plusieurs acteurs du milieu, dont la Table locale de gestion intégrée des ressources et du territoire. Plusieurs organisations y siègent, comme les conseils de l’eau de la Gaspésie, le Conseil régional de l’Environnement et le Regroupement pour la restauration des trois rivières Pabos. Chandler a par la suite demandé à la MRC de revoir sa position.
Revenir à la charge
À l’instar d’une dizaine d’organismes du milieu, Solidarité Gaspésie a appuyé formellement la résolution de la Ville de Chandler à l’effet de faire cesser les coupes forestières en cours sur ce territoire visé à être protégé.
La Corporation du Bourg de Pabos, Action boréale, la Société pour la nature et les parcs du Canada, l’École de permaculture et d’agriculture innovante de Val-d’Espoir, la Fédération québécoise pour le saumon atlantique, la Fédération québécoise des gestionnaires de zecs, l’Association des pêcheurs sportifs de la Bonaventure et la Fondation Rivières ont notamment donné leur appui à la demande de moratoire, rapportait récemment Bleu FM.

« Nous dénonçons l’incohérence manifeste entre les intentions et les actions des ministères concernés et demandons au MELCCFP et au MRNF d’imposer immédiatement un moratoire sur les coupes forestières dans le secteur visé par le projet d’aire protégée, expliquent Suzanne Bourget et Yves Galipeau, deux membres en règle de Solidarité Gaspésie. Si rien n’est fait pour interdire l’exploitation des ressources naturelles sur les territoires identifiés pour protection, il faut craindre un empressement des compagnies forestières à s’approprier les ressources avant qu’il leur soit interdit de le faire. Il faut craindre également que les claims miniers n’affluent, ne serait-ce qu’à des fins spéculatives. »