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Nouvelle hémodialyse à Gaspé

La nouvelle unité d’hémodialyse a été inaugurée vendredi, elle qui compte quatre fauteuils et des espaces pour deux autres dans le futur. (Photo Le Soir – Jean-Philippe Thibault)

Après des travaux qui se sont échelonnés sur une période d’un an, l’unité d’hémodialyse de l’hôpital de Gaspé a été complètement réaménagée et officiellement inaugurée, vendredi.

Quatre patients pourront simultanément profiter des installations, dans des aires beaucoup plus spacieuses qu’auparavant. Les locaux sont actuellement rendus disponibles trois journées par semaine. Les insuffisants rénaux qui doivent recourir à l’hémodialyse doivent habituellement être traités trois fois par semaine, à raison de quatre heures par séance.

Au total, six espaces de traitement ont été aménagés, dans l’éventualité d’une augmentation des besoins dans le futur. Le projet initialement évalué à 6 millions de dollars a été moins coûteux que prévu, à 5,7 millions. Ce montant comprend notamment le réaménagement du département des inhalothérapeutes.

Des pas de géant

Martin Pelletier, le président-directeur général du CISSS de la Gaspésie, est ravi du travail accompli en hémodialyse depuis quelques années. Trois départements sur quatre ont été réaménagés dans la région récemment. Sur le territoire, six chaises d’hémodialyse sont disponibles à Chandler et Sainte-Anne-des-Monts, et quatre autres à Maria et Gaspé. À Chandler, le service d’hémodialyse est ouvert six jours par semaine.

« On a trois départements qui sont très très bien au niveau des normes, analyse le PDG. Il nous reste celui du centre hospitalier à Maria où il y a des clients en attente qui vont à Chandler. Les services ont une pression d’augmenter le nombre d’heures de traitement. Il y a plus de gens dans la population qui ont des besoins. Et moins qui sont aptes à se déplacer sur de longues distances. »

Gilles Brossard, président du comité des usagers dans La Côte-de-Gaspé depuis 15 ans, se réjouit lui aussi des plus récentes avancées. « Ça va aider grandement à éviter le déplacement des personnes qui doivent subir une hémodialyse, dont les personnes âgées. Avant ça, ils étaient presque dans un garde-robe! »

« Ce projet était bien ficelé, nécessaire et attendu pour la région. C’est un investissement majeur pour notre population. C’est une des bonnes nouvelles qui touche le secteur de la santé. On est très fiers aujourd’hui », note pour sa part le député de Gaspé, Stéphane Sainte-Croix, présent pour l’inauguration.

Le président-directeur général du CISSS de la Gaspésie, Martin Pelletier. (Photo Le Soir – Jean-Philippe Thibault)

Pas de néphrologue permanent

Si l’inauguration des nouveaux services d’hémodialyse est une avancée significative, le CISSS de la Gaspésie ne compte pas faire la demande pour l’instant pour un néphroloque permanent. Le service est présentement partagé avec le CISSS du Bas-Saint-Laurent. Le suivi des patients se fait majoritairement en télémédecine.

Martin Pelletier note que l’offre au Québec est tout simplement insuffisante pour le moment et que le service offert aux Gaspésiens est actuellement très bon. « On ne dit pas que dans trois, quatre ou cinq ans il n’y aura pas une opportunité pour un néphrologue en région, mais pour l’instant ce n’est pas une avenue que j’envisage. »

La président-directeur général souligne que 225 postes seront à pourvoir en néphrologie au Québec dans les trois prochaines années, dont 10 qui sont non comblés et 19 retraites anticipées. En contrepartie, il n’y a que 27 finissants cette année. « Vous comprenez qu’on est en déficit de deux juste pour la prochaine année pour les postes pourvus, sans compter qu’il en manque un aussi au Bas-Saint-Laurent. C’est une question de réalité. Même si on faisait une demande, on n’aurait pas d’espoir d’en avoir. »

Télémédecine

Pour Martin Pelletier, la rareté des spécialistes ne sera pas réglée à court ou moyen terme, d’où l’importance de travailler en collégialité avec le réseau voisin au Bas-Saint-Laurent. « La télémédecine, c’est un incontournable. Il va falloir aller vers ça. C’est un moyen à développer et améliorer, mais somme toute, les gens ont accès chez eux à un service de qualité et sécuritaire. On est rendus à une phase de développement pour augmenter le volume et être capable de répondre aux besoins. »

Pour sa part, Jean Lapointe, qui défend les intérêts des insuffisants rénaux depuis plusieurs années déjà, continuera à faire la demande pour un néphrologue permanent. Celui-ci a déposé en ce sens une pétition de 10 000 noms plus tôt en novembre; pétition qu’il a livré en personne au député de Gaspé. « Je ne m’arrêterai pas là. Je vais continuer à me battre. J’ai d’autres idées pour la suite », résume-t-il.

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